« Les salariés sacrifiés sans indemnité », « Remade, une banque éphémère », « il est où le fric ? », « Remade : 2008-2019, dépouillée par des escrocs ». Devant le siège de Remade, à Poilley (Manche), les banderoles traduisent la colère des salariés du spécialiste français du reconditionnement. Encore au début de l’année, Remade était l’exemple même de la PME devenue un ETI avec un fort développement sur un secteur porteur. Quelques mois plus tard pourtant, elle était placée en redressement judiciaire, puis en liquidation. Les salariés attendent maintenant de connaitre l’identité du potentiel repreneur.
Pour comprendre ce retournement de situation, il faut remonter à l’été 2018. Après cinq ans d’activité, la petite entreprise normande enchaine les levées de fonds, et veut passer à l’étape supérieure. Remade a multiplié les acquisitions, comme celle de Pixmania1, la boutique en ligne de produits électroniques qui a connu son heure de gloire dans les années 2000, et celle de Save, la jeune pousse qui dissémine des corners de réparation express dans les centres commerciaux.
Elle s’apprête même à révéler qu’elle va devenir le sponsor de l’ancien trimaran d’Ellen MacArthur, confié à Romain …