Apple a-t-elle mis dans les iPhone 11 tout ce qui est nécessaire à une fonction de recharge inversée, pour finalement la désactiver au niveau d'iOS ? C'est ce qu'affirme, Sonny Dickson, lequel reçoit parfois des confidences.
Cette fonction, qui permettrait d'utiliser le dos d'un iPhone 11 ou 11 Pro comme support de recharge par induction pour un autre iPhone, un boîtier d'AirPods ou tout autre appareil compatible Qi, avait été évoquée dès février par l'analyste Ming-Ming-Chi Kuo (parmi d'autres petites choses qui se sont révélées exactes).
Le site japonais Macotakara en avait remis une couche le mois suivant et Mark Gurman, chez Bloomberg, courant août. Mais une semaine avant le keynote, patatras, machine arrière chez Ming-Chi Kuo et Mark Gurman qui ont tous deux entendu dire que cette possibilité avait été finalement annulée. Selon le premier, Apple n'était pas satisfaite des performances de ce mode de charge.
Le démontage à venir des iPhone 11 par iFixit révèlera peut-être des changements matériels au niveau des composants de charge par induction. Lors du démontage des Galaxy S10 qui proposent cette recharge inversée, iFixit remarquait que la bobine était prise en sandwich entre deux lames de graphite. Et de penser que cela avait à voir avec la nécessité de mieux dissiper la chaleur en cas de charge d'un autre appareil.
Chez Samsung, cette recharge inversée s'appelle le « Partage d'énergie sans fil ». Il n'est pas le seul fabricant à savoir le faire. Huawei avait déjà un équivalent sur ses P30 Pro et Mate 20 Pro. Le système de Huawei dispense 2,5 W, celui de Samsung est plus costaud avec 4,5 W, contre 5 W pour le chargeur secteur des iPhone 11 (les 11 Pro ont un 18 W pour la première fois).
En mars PhoneArena avait testé ce mode de charge entre un Galaxy S10e et un boîtier de Galaxy Buds, l'équivalent des AirPods chez Samsung, puis avec une montre Galaxy Watch Active. Le téléphone était protégé par un étui Samsung, ce qui peut avoir une légère influence sur le rendement de la charge.
Il en ressortait que pour remplir à 100% la batterie vide de ce boitier (252 mAh, sans les écouteurs à l'intérieur) il fallait attendre 3h. Pendant ce temps la batterie du téléphone avait perdu 25% de sa capacité. Pour charger la batterie (230 mAh) de la montre, cela avait pris 3h 26 min et la batterie du téléphone avait fondu de 40 %.
C'est très long, ça ponctionne pas mal l'autonomie du téléphone mais on peut l'envisager dans une situation où l'on n'a aucun moyen de charger ses accessoires. C'est du dépannage mais pour qui trouve trop précieuse la batterie de son téléphone, ça pourrait être rédhibitoire.
Cependant, rien n'oblige à les remplir à fond, on peut juste avoir besoin d'un peu de rab', le temps de trouver une prise. D'autant plus qu'Apple a bien insisté sur le surcroit d'autonomie offert par les iPhone 11 (jusqu'à 1h de plus face au XR) et 11 Pro/Max (4 et 5h de plus comparé aux XS et XS Max). Durant le keynote on s'attendait à ce que Phil Schiller accompagne cette bonne nouvelle de l'annonce de cette fonction inédite pour des iPhone… mais rien n'est venu.
Réagissant à l'affirmation de Sonny Dickson, John Gruber indique que selon l'un de ses bons contacts, Apple a, plusieurs fois durant ces derrières années, pourvu ses appareils de possibilités matérielles que ses logiciels n'ont jamais révélé ni exploité.
Et de rappeler en outre ces quelques cas où des fonctions furent finalement activées après une mise à jour : Wi-Fi 802.11n sur des Mac en 2007, le Bluetooth sur l'iPod touch en 2008 avec iPhone OS 3.0 et sur l'Apple TV avec iOS 7.1 en 2014. Parfois ces mises à jour étaient payantes ― des sommes symboliques ― pour se conformer à une loi comptable.