On ne peut pas — pas encore — parler de destin à la BlackBerry pour l'iPhone. Même si les revenus tirés du business des smartphones ont plongé de près de 12% au dernier trimestre, l'iPhone continue de représenter la part du lion dans le chiffre d'affaires d'Apple : 26 milliards de dollars (excusez du peu), soit 48% du total des billets verts qui sont entrés dans la caisse entre avril et juin.
Et n'oublions pas que la Pomme continue de siphonner l'essentiel des profits générés par l'industrie du smartphone : 73% au dernier pointage réalisé par Counterpoint Research pour l'année 2018. L'an dernier, Apple captait également 51% de part sur le marché du smartphone haut de gamme (au-delà de 400 $). Rien ne sert de paniquer donc…
Mais il est indéniable qu'Apple perd du terrain face à la concurrence sur le marché global dans son ensemble. Chez IDC par exemple, Apple affiche une part de marché de 10,1%, derrière Samsung (22,7%) et Huawei (17,6%). Et Xiaomi est sur les talons du constructeur de Cupertino avec 9,7%…
Il s'en est fallu de peu pour que la part de marché d'Apple se contente d'un seul chiffre au deuxième trimestre. On verra ce qu'il en sera des performances de l'iPhone en fin d'année lorsque les nouveaux modèles seront sortis, mais a priori il faudra surtout attendre 2020 et la 5G pour avoir une idée plus claire du positionnement de l'iPhone sur le marché.
Chez Gartner, on prédit ainsi un rebond des ventes en fin d'année prochaine, avec l'essor attendu des réseaux très haute vitesse et des smartphones qui vont avec. Le marché va faire le dos rond en attendant : les ventes globales devraient ainsi reculer de 2,5% cette année.
Dans ce contexte, et malgré l'accueil positif des résultats du T3 par les investisseurs, Apple a laissé gagner Google au petit jeu de celui qui a la plus grosse (cagnotte). La réserve de cash de la Pomme s'établit à 102 milliards de dollars, contre un trésor de guerre de 117 milliards pour Alphabet la maison-mère du moteur de recherche.
À son niveau le plus élevé qui remonte à la fin 2017, Apple était assise sur une montagne de billets verts haute de 163 milliards. On rappellera que le constructeur s'est lancé dans un vaste programme de rachat d'actions et de versement de dividendes (122 milliards de dollars). Par ailleurs, et pire encore, Apple est distancée sur le plan de la capitalisation boursière : 983 milliards de dollars pour la Pomme, contre plus de 1 000 milliards pour Microsoft.