Les fonctions d’« hygiène numérique » ont occupé les gazettes l’an dernier, quand Apple (avec iOS 12), Google (avec Android Pie), Facebook et quelques autres se sont piqués d’offrir à leurs utilisateurs la mesure du temps passé sur leurs logiciels. Mais finalement, ces derniers se servent-ils réellement de ces données pour réduire l’addiction à leurs appareils ? D’après les résultats d’un sondage réalisé par Mojo Vision, une société spécialisée dans la réalité augmentée, on peut en douter.
Les utilisateurs rencontrent encore des difficultés pour trouver un équilibre entre les fonctions de mesure du temps d’écran et leur usage. Dans ce sondage réalisé auprès de 1 000 personnes, 32% des répondants indiquent que ne pas se servir des appareils ne résout pas le problème1. L’enquête montre que nous sommes si dépendants de la technologie et de ce qu’elle apporte qu’il n’est pas réaliste de la mettre de côté.
Plus de la moitié des utilisateurs interrogés disent qu’arrêter d’utiliser leur smartphone ne les poussent pas à passer moins de temps devant le petit écran. Ils ne sont même pas certains que mettre de côté les appareils ait véritablement un effet sur leur addiction. Pire, un répondant sur trois assure que la modération n’a au aucun effet, voire que l’usage a finalement augmenté.
40% des personnes interrogées pensent tout de même que la seule solution sur le long terme est de se servir moins des appareils ; pour un répondant sur quatre, il revient aux constructeurs de rendre leurs terminaux moins attractifs, la version moderne de se tirer une balle dans le pied en quelque sorte.
31% s’inquiètent des effets négatifs de l’addiction technologique, notamment de la réduction des rapports humains. Parmi les principales craintes, on trouve la dégradation de la qualité des interactions humaines (65%), la faculté d’être présent (63%) et la capacité d’interagir avec l’autre (62%).
Si plus d’un tiers des personnes estiment qu’il n’existe pas de solution à l’addiction technologique, la moitié des répondants prédisent que les appareils vont finir par trouver une place plus équilibrée dans leur vie ; en définitive, ce sont les terminaux qui vont s’adapter à nous, et pas le contraire.
Ces résultats sont assez en phase avec un de nos sondages (pas du tout scientifique, certes) sur Temps d’écran, qui montrait que cette nouveauté avait finalement peu d’effets : 9% utilisent leur terminal iOS de manière plus raisonnée qu’avant, quand un tiers n’a tout simplement pas activé la fonction. 54% indiquent que si Temps d’écran était bien activé, les informations mesurées n’étaient pas consultées.
S’informer plutôt que brider : c’était aussi la raison d’être de Temps d’écran selon Greg Joswiak, qui expliquait en octobre dernier que cette fonction permettait de mesurer ce que les utilisateurs d’iPhone et d’iPad font avec leurs appareils.
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46% tentent de réduire leur temps d’écran en limitant le volume de notifications, 44% en utilisant la fonction Ne pas déranger, 37% éteignent leurs appareils. ↩︎
Source : Cnet