Apple va distribuer la semaine prochaine, aux utilisateurs d'iPhone en Chine, une mise à jour système dans le cadre de la bataille judiciaire qui l'oppose à Qualcomm.
La semaine dernière, Qualcomm avait obtenu de la cour chinoise de Fuzhou une ordonnance provisoire pour interdire à Apple la vente de quatre générations d'iPhone sur le sol chinois, ainsi que leur importation. Ces modèles allaient du 6s au X, qui sont tous encore dans le circuit commercial. Apple avait fait appel et les ventes se sont poursuivies.
Cette mise à jour vise à répondre à l'accusation d'une infraction sur deux brevets de Qualcomm, l'un sur le redimensionnement d'une image destinée à un fond d'écran et l'autre sur la manipulation d'applications pour passer de l'une à l'autre.
Des « fonctions mineures » relativise Apple pour lesquelles elle pense que cette mise à jour la mettra « en conformité » sur les modèles d'iPhone concernés, a-t-elle déclaré à Reuters.
Plus tôt, dans une réponse faite à cette décision de justice, Apple expliquait que la mise en œuvre de cette interdiction lui forcerait la main pour trouver un accord avec Qualcomm. Avec comme conséquence de replonger tous les fabricants de mobiles dans un mode de calcul des licences pour l'utilisation des modems de Qualcomm où celles-ci sont exagérément élevées, d'après Apple.
La Pomme a également mis en évidence, dans ce document adressé au tribunal chinois, les risques économiques au plan local : « Apple et de nombreuses autres entreprises, consommateurs et pouvoirs publics subiront un préjudice absolument irréparable », arguant que le gouvernement chinois « pourrait faire les frais de centaines de milliers de pertes fiscales » (sic) en cas d'interdiction de vente de ces iPhone en Chine. Apple en évalue le volume de ventes pour 2017 à 50 millions d'unités.
Outre la Chine, Qualcomm a porté le fer en Allemagne à Munich et Mannheim, ainsi qu'auprès de l'International Trade Commission à Washington.
Il y a deux mois, un juge de l'ITC avait refusé de demander une interdiction de l'importation d'iPhone aux Etats-Unis, au prétexte que cela serait contraires aux intérêts du public.
Le juge Thomas Pender avait néanmoins considéré qu'il y avait bien eu infraction d'Apple sur un des trois brevets défendus par Qualcomm (il portait sur la gestion de l'énergie pour les batteries).
L'ITC ne va pas revenir sur l'analyse des brevets mais la commission au complet doit encore confirmer ou infirmer le refus d'ordonner une interdiction des importations. Sa réponse sera connue en février.