Tim Cook a réussi son pari : les secrets d’Apple ne sortent plus des chaînes de production chinoises. Désormais, ils sortent directement des bureaux de Cupertino. En laissant traîner des images et des fichiers sur ses serveurs, Apple a (un peu) gâché la surprise de son événement « Gather round ». Pas de quoi tempérer l’enthousiasme que peut susciter la présentation de trois nouveaux iPhone et d’une nouvelle Apple Watch.
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iPhone XS et XS Max : des iPhone taille XXL
Nous sommes dans une année « S » : le successeur de l’iPhone X s’appelle logiquement l’iPhone XS1. Mais nous ne sommes pas une année sans nouveauté : l’iPhone XS, qui reprend l’écran 5,8 pouces de son prédécesseur, est accompagné par l’iPhone XS Max, doté d’un écran 6,5 pouces. Le voilà, le successeur de l’iPad mini… sauf qu’il n’est pas beaucoup plus encombrant que l’iPhone 8 Plus.
Le nom « Max » a fait couler beaucoup d’encre, mais est plutôt censé, puisque le grand iPhone XS ne propose rien de plus que le petit. Il s’agit du même iPhone, en plus grand. Ainsi, les deux appareils possèdent un écran OLED d’une résolution de 458 ppp, doté d’une couche tactile (mais pas d’un affichage) à 120 Hz, offrant une gamme dynamique 60 % plus étendue que celle de l’écran de l’iPhone X, et surmonté d’un capteur Face ID plus rapide.
Les deux appareils sont certifiés IP68, et devraient donc résister pendant 30 minutes sous deux mètres d’eau. Les deux appareils intègrent un nouveau système sonore au champ stéréo élargi. Et les deux appareils embarquent la puce A12 Bionic, la première gravée à 7 nm mise sur le marché. Son processeur possède six cœurs, deux plus puissants et quatre plus économes, tous à la fois plus performants et moins gourmands que leurs prédécesseurs.
La puce graphique maison à quatre cœurs est 50 % plus rapide que celle de l’A11 Bionic, et surtout, le Neural Engine à huit cœurs est désormais capable de réaliser 5 billions d’opérations dédiées au machine learning par seconde. Ces chiffres peuvent sembler f(l)ous, mais se traduiront concrètement par des opérations plus fluides, un appareil photo plus précis et plus rapide, et un boom des performances des tâches liées à CoreML et ARKit.
Puisque l’on parle d’appareil photo : quand d’autres dépassent les 20 Mpx, Apple reste mordicus à 12 Mpx, mais continue d’améliorer le capteur et le processeur de traitement d’image. Un nouveau capteur aux photosites de 1,4 µm, qui devrait mieux résister à la montée en sensibilité, se cache derrière l’objectif grand-angle. Les deux objectifs sont toujours stabilisés, mais l’ouverture reste (relativement) limitée à f/1.8 en grand-angle et f/2.4 en télé — sauf en mode portrait, où elle peut atteindre f/1.4.
L’astuce ? Le logiciel travaille avec le matériel pour mieux détecter les différents plans de l’image, et simuler l’ouverture de l’objectif, que l’on pourra modifier après coup entre f/1.4 et f/16. De la même manière, le mode HDR a été considérablement amélioré, au point qu’Apple parle de « Smart HDR ». Les progrès résident moins dans le capteur et l’optique que dans le traitement, Google l’a montré avec ses Pixel. Nous sommes entrés dans l’ère de la photographie informatisée.
L’iPhone XS devrait tenir une demi-heure de plus que son prédécesseur sur une charge, et l’iPhone XS Max tiendra encore une heure supplémentaire. Apple adopte les puces LTE de « classe gigabit », même si les réseaux capables de suivre sont encore rares. Surtout et pour la première fois, les iPhone XS prennent en charge deux SIM, donc deux lignes téléphoniques. Apple étant Apple, elle ne fait pas les choses comme tout le monde : la deuxième SIM est une eSIM, cette puce virtuelle que l’on trouvait déjà dans l’iPad et l’Apple Watch.
La capacité d’activer cette deuxième SIM dépendra des opérateurs — aucun opérateur français ne prend en charge cette configuration pour le moment, et aucun opérateur chinois ne le fera. Apple devra proposer une version de l’iPhone XS Max spécifique à la Chine, dont le chariot sera capable d’accueillir deux puces physiques, une de chaque côté. Le système a, bien sûr, été revu pour prendre en charge les deux lignes de front.
L’iPhone XS et l’iPhone XS Max sont déclinés dans trois capacités (64, 256 et 512 Go) et trois coloris (gris sidéral, argent et or). L’iPhone XS sera proposé à partir de 1 159 €, et l’iPhone XS Max à partir de 1 259 €. Les précommandes ouvriront le 14 septembre, pour une livraison le 21 septembre.
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iPhone XR : un arc-en-ciel d’iPhone
Ne parlez pas d’iPhone low cost : l’iPhone XR est un iPhone « moins cher », mais pas un iPhone « pas cher ». Il troque l’acier contre l’aluminium 7000, la protection IP68 contre la protection IP67, 3D Touch contre un appui long avec retour haptique, et l’écran OLED contre l’écran LCD. Un écran « Liquid Retina » de 6,1 pouces et d’une résolution de 326 ppp, qui affleure les bords du châssis, sauf là où le système True Depth doit empiéter sur la surface d’affichage.
Autrement dit, l’iPhone XR est un successeur de l’iPhone 8 adoptant les technologies de l’iPhone XS. Il ne possède qu’un seul objectif, mais il reprend les caractéristiques de l’objectif grand-angle de l’iPhone XS, donc le nouveau capteur 12 Mpx. Mieux : malgré l’absence d’un deuxième capteur, il possède un mode Portrait et un contrôle a posteriori de l’ouverture, preuve des progrès du machine learning.
Tout aussi puissant que les iPhone XS, l’iPhone XR est beaucoup plus coloré. Son dos en verre est ainsi décliné dans six couleurs que l’on retrouve sur le pourtour en aluminium : blanc, noir, bleu, corail, jaune, et rouge. L’iPhone XR est décliné dans trois capacités (64, 128 et 256 Go), et sera proposé à partir de 859 € quand les précommandes ouvriront le 19 octobre prochain.
Apple profite de l’occasion pour revoir sensiblement la gamme d’iPhone : l’iPhone 7 tombe à 529 € (la finition Noir de jais est retirée) et l’iPhone 8 poursuit sa carrière à partir de 689 €, accompagnés de leurs modèles Plus. Les nouveaux modèles seront livrés avec iOS 12, dont la version finale sera livrée le 17 septembre prochain. (Glissons au passage que macOS Mojave sera disponible le 24 septembre.)
Apple Watch Series 4 : un petit téléphone… avec ECG intégré
Aucune montre — connectée ou pas — n’est aussi populaire que l’Apple Watch. La firme de Cupertino ne cherche plus à chasser sur les terres des horlogers : elle se positionne clairement sur le terrain des communications, de l’activité physique, et de la santé. Trois terrains sur lesquels elle progresse avec l’Apple Watch Series 4.
Les communications, d’abord. Pour la première fois, Apple présente sa montre comme un petit téléphone, et le fait avec insistance. En abandonnant le métal au profit de la céramique et du saphir, le fond du boîtier est radio-transparent, et participe donc à l’amélioration de la réception cellulaire. Le micro a été replacé à l’opposé du haut-parleur, 50 % plus puissant.
L’activité physique et le bien-être, ensuite. Les coins de l’écran sont désormais arrondis, et frôlent les coins du boîtier lui-même, pour une surface d’affichage augmentée d’un tiers. L’écran pousse le boîtier à 40 ou 44 mm de hauteur, contre 38 et 42 mm jusqu’ici, mais la montre est plus fine. La plupart des cadrans ont été redessinés pour ce nouvel écran, comme les complications, plus denses et plus dynamiques.
Le rapport avec l’activité ? Un nouveau cadran permet d’afficher jusqu’à 8 complications, dont un ensemble entièrement dédié au suivi de l’activité. Un autre s’inspire de l’application Respirer, et propose trois variations invitant à la détente. La couronne digitale intègre un retour haptique pour faciliter les manipulations en mouvement.
La santé, enfin. La nouvelle cellule gyroscopique, plus précise, participe à la détection des chutes. En cas d’accident, la montre peut appeler les secours, y compris sans votre intervention si vous êtes inconscient. Le nouveau cardiofréquencemètre intègre des électrodes : l’Apple Watch Series 4 est le premier appareil capable de prendre un électrocardiogramme disponible sans ordonnance et certifié par les autorités américaines de santé.
La notification de rythme cardiaque trop élevée est rejointe par une notification de rythme trop bas, ainsi qu’une alerte lorsque la montre pense détecter une fibrillation atriale. Les données de l’ECG sont directement transmises et analysées par le SIP Apple S4, qui comporte un processeur double-cœur 64 bits (une première sur une montre connectée) et une puce graphique maison. Si l’on doutait encore des intentions d’Apple sur le marché de la santé prédictive, c’est désormais terminé.
Apple le promet : toutes ces nouveautés ne grèvent pas l’autonomie. L’attache des bracelets ne change pas non plus : tous les bracelets pourront être montés sur l’Apple Watch S4, qui sera bien sûr accompagnée de nouveaux bracelets, dont un bracelet milanais doré assorti à l’Apple Watch S4 en acier doré. Les versions griffées par Nike et Hermès bénéficient des mêmes nouveautés, et intègrent donc de nouveaux cadrans et de nouveaux bracelets.
L’Apple Watch Series 4 est proposée à partir de 429 € pour le modèle GPS, à partir de 529 € pour le modèle cellulaire. L’Apple Watch Series 3 reste au catalogue, à partir de 299 €. Les nouvelles montres seront fournies avec watchOS 5, présenté au début de l’été. Les précommandes ouvriront le 14 septembre, pour une livraison le 21 septembre.
- Si vous voulez respecter les choix d'Apple, prononcez « iPhone 10 S », et ne l’écrivez ni avec une minuscule ni avec une capitale, mais avec une petite capitale. Bon courage. ↩︎