C’est incontestablement une des plus importantes nouveautés des iPhone XS et XR : le Neural Engine, une puce « maison » accolée à l’A12 Bionic. Ces petits neurones abattent 5 000 milliards d’opérations par seconde (contre 600 milliards « seulement » pour son prédécesseur de l’A11).
Ce moteur neuronal à 8 cœurs met sa puissance au service de plusieurs fonctionnalités, à commencer par les portraits réalisés avec l’appareil photo des nouveaux iPhone, dont on peut modifier le flou à l’arrière plan. La reconnaissance Face ID est également plus rapide, tout comme les expériences de réalité augmentée. Core ML, le module d’apprentissage automatique que peuvent exploiter les développeurs, est jusqu’à 9 fois plus véloce qu’avec l’A11 Bionic.
Cela se ressent dans l’utilisation au quotidien des iPhone XS et XS Max, d’après les premiers tests (lire : iPhone XS : un air de déjà-vu dans les premiers tests), et ce sera le cas aussi pour l’iPhone XR qui embarque la même puce.
Ces réseaux neuronaux ne tombent pas du ciel. Ils sont développés depuis des années (Apple ne dit pas quand) par une équipe menée par le vice-président Tim Millet, que Wired a pu rencontrer. Sans le Neural Engine, les éclairages de portrait ou encore le flou appliqué à l’arrière-plan d’un sujet n’auraient pas été possibles, du moins pas aussi bien, assure le dirigeant.
La conception en interne des puces neuronales n’aurait pas pu se faire sans l’intuition de Steve Jobs pour qui il fallait qu’Apple développe ses propres processeurs (en 2010, l’iPhone 4 inaugure la puce A4, première d’une longue lignée). « Il s’agit d’avoir à disposition les composants indispensables, sans que rien ne vienne vous mettre des bâtons dans les roues », explique Millet : « Les expériences que nous proposons avec l’iPhone dépendent énormément de la puce ».
Le vice-président et les forts en thème qui l’entourent ont tiré profit de la finesse de gravure de l’A12 Bionic pour muscler les capacités du moteur graphique et de la puce neuronale : en 7 nm (au lieu de 10 nm pour l’A11), le SoC contient 6,9 milliards de transistors contre 4,3 milliards pour la puce de l’an dernier.
Chez Apple, les concepteurs des moteurs Arm ont plusieurs longueurs d’avance. L’A12 Bionic est presque de l’histoire ancienne pour eux : « Cela nous demande à peu près deux ans pour concevoir une puce du début à la fin ». Nul doute que les successeurs du système-sur-puce de l’iPhone XS sont déjà dans les tuyaux de l’Apple Park.