Apple a-t-elle un rôle à jouer dans la prévention de l'abus de smartphone chez les plus jeunes ? Deux importants actionnaires de l'entreprise le pensent. À un peu plus d'un mois de la réunion annuelle qui se tiendra le 13 février, Jana Partners et Calstrs, la caisse de retraite des enseignants de Californie, ont signé un courrier envoyé à la direction d'Apple.
Les deux investisseurs écrivent qu'Apple a « un rôle déterminant » à jouer en ouvrant les yeux de l'industrie sur cet important problème de société né en même temps que le smartphone. Porter une attention particulière à la santé et au développement de la « prochaine génération » est à la fois « un bon business et la bonne chose à faire ». Cette responsabilité incombe aux constructeurs et en premier lieu, au créateur de l'iPhone. Selon les signataires.
Jana et Calstrs demandent à Apple de développer de nouveaux outils logiciels pour aider les parents à mieux contrôler et limiter l'usage des iPhone de leur progéniture. Il est vrai qu'iOS est plutôt chiche en la matière, exception faite des réglages de contrôles parentaux (Général > Restrictions) qui restent assez pauvres : pas de statistiques d'utilisation, pas de période d'usage limitée, etc.
Les investisseurs voudraient aussi que le constructeur étudie l'impact de l'utilisation abusive du smartphone sur la santé mentale. Plus globalement, les deux fonds estiment que le cours de l'action AAPL pourrait souffrir dans les prochaines décennies si l'entreprise ne se montrait pas plus proactive ; des efforts qui pourraient être perçus par le grand public comme une marque de bonne volonté, et qui permettraient aussi de conserver la loyauté des consommateurs.
Certaines études déplorent la hausse des suicides et de la dépression chez les adolescents, des changements qui pourraient bien être liés au remplacement des interactions humaines par l'unique contact avec le verre glacé d'un smartphone. Le combat est honorable (même si la finalité, pour ces fonds, est de renforcer leurs paquets de titres AAPL…), et il est vrai que l'iPhone manque d'outils intégrés au système pour ce genre de surveillance.
En France, une solution a été trouvée : l'interdiction pure et simple des portables dans les écoles et les collèges à compter de la rentrée 2018.
Source : Wall Street Journal