Puisque les paiements sans contact ne peuvent pas dépasser 20 €, les paiements avec Apple Pay ne peuvent pas dépasser 20 €, n’est-ce pas ? Eh bien non, d’abord parce que les paiements sans contact ne sont pas limités à 20 €, ensuite parce que les paiements Apple Pay ne sont pas considérés de la même manière.
Le paiement sans contact
Rappelons d’abord que depuis le 1er octobre 2017, le plafond des paiements sans contact est passé à 30 € sur les terminaux de paiement compatibles. Pour être tout à fait précis, il faut toutefois ajouter toute une série de conditions :
- il s’agit d’un plafond par opération et par commerçant pour une même journée. Chaque opération « grignote » un plafond cumulé généralement fixé à 100 €, mais qui peut varier selon la banque et le type de carte, au-delà duquel il faut insérer la carte et confirmer son code PIN sur le terminal de paiement.
- ce nouveau plafond s’applique uniquement aux nouvelles cartes. Le plafond reste à 20 € sur les cartes émises avant le 1er octobre 2017, même si certaines banques réfléchissent à mettre à jour leurs cartes à distance.
- ce plafond est valable uniquement en France. Chaque pays possède son propre plafond (40 fr. en Suisse, 30 £ en Grande-Bretagne, 100 $ au Canada), mais le paiement sans contact à l’étranger est souvent désactivé sur les cartes émises en France.
Des contrôles peuvent être réalisés de manière aléatoire, même si vous n’avez pas atteint le plafond cumulé, auquel cas vous devrez valider le paiement en insérant votre carte dans le terminal de paiement et en tapant votre code PIN. Selon le GIE Carte bancaires, le plafond de 30 € permet de couvrir environ 60 % des opérations réalisées en magasin, contre moins de 45 % avec le plafond de 20 €.
Le paiement sans contact mobile
La plupart des opérateurs et des banques proposent des services de « paiement sans contact mobile » ou « paiement mobile », qui utilisent la puce NFC intégrée aux cartes SIM récentes. S’ils prennent différents noms, ils sont généralement construits autour de Paylib, et imposent donc les mêmes conditions.
Le paiement sans contact est limité à 20 € par opération, mais il est possible d’atteindre 300 € en confirmant la transaction avec un code spécifique au service. Ce code est aussi demandé lorsqu’un plafond cumulé est atteint, ou après un certain nombre d’opérations.
Le paiement Apple Pay
Paylib est généralement proposé aux clients détenteurs d’un smartphone Android, ceux qui possèdent un iPhone se tournant naturellement vers Apple Pay. Du moins… s’ils possèdent un compte dans l’une des quelques banques prenant en charge le système d’Apple. En cette fin d’année 2017, la liste des partenaires est encore courte :
- le groupe BPCE (Banques populaires, Caisses d’épargne, Banque BCP, Banque de Savoie) ;
- le Crédit Mutuel Arkéa (Crédit Mutuel de Bretagne, Crédit Mutuel Massif central, Crédit Mutuel du Sud-Ouest, Arkéa banque privée, Fortuneo, Max) ;
- Edenred ;
- et quelques services bancaires (Boon, Carrefour Banque, Lydia, Orange Cash et Orange Bank, N26).
Les poids lourds bancaires que sont le Crédit Agricole et BNP Paribas et la Banque postale, traînent encore des pieds (la Société Générale aussi, mais elle a annoncé son adoption à terme d'Apple Pay).
En théorie, l’usage d’Apple Pay est totalement déplafonné. Pour Visa et MasterCard en effet, l’authentification par Touch ID ou Face ID vaut largement autant que l’entrée du code PIN, et permet donc la levée du plafond. En pratique, les banques sont libres d’imposer leurs propres restrictions, dans la limite sans doute des exigences d’Apple en matière d’« expérience utilisateur ».
Le groupe BPCE communique généralement sur un plafond de 300 € par opération, auquel les clients des cartes les plus luxueuses ne sont normalement pas soumis. Les anciens terminaux de paiement peuvent limiter le paiement à 20 ou 30 €, comme un vulgaire paiement sans contact, mais cela est de plus en plus rare.
Les paiements réalisés avec une carte adossée à un porte-monnaie virtuel sont bien sûr limités par le montant disponible sur ce porte-monnaie. Enfin, les conditions d’utilisation à l’étranger sont généralement les mêmes qu’en France, sauf si l’utilisation de vos moyens de paiement à l’étranger est restreinte par votre convention bancaire.