En 2007, Apple a envoyé son tout premier iPhone à seulement quatre journalistes avant sa commercialisation. Walt Mossberg du Wall Street Journal, David Pogue qui travaillait alors pour le New York Times, Ed Baig d’USA Today et Steven Levy qui était à cette époque journaliste chez Newsweek. Dix ans plus tard, le constructeur a manifestement décidé de s’inspirer de cette politique restrictive en proposant à l’un de ces quatre pionniers un iPhone X en avant-première.
Steven Levy travaille aujourd'hui chez Wired et c’est sur ce site qu’il publie aujourd'hui les « premières premières impressions sur l’iPhone X ». C'est le premier test officiel du nouveau téléphone d’Apple qui représente le *« futur du smartphone »*, rien que ça.
Le journaliste utilise un iPhone X depuis mardi dernier. Le reste de la presse autorisée a probablement un exemplaire en test depuis la fin de semaine dernière et on s’attend à voir des tests publiés avant vendredi, probablement dès demain, mardi, ou mercredi au plus tard. En attendant, le premier avis sur l’iPhone X est dans l’ensemble très positif.
La caméra TrueDepth et Face ID
L’iPhone X a suscité beaucoup de curiosité pendant l'essai du journaliste. Pour la première fois depuis au moins l’iPhone 6, le design du téléphone a été largement modifié et cela n’est pas passé inaperçu. Quand on lui demande si c’est bien le nouveau modèle et ce qu’il fait de mieux, Steven Levy montre en général les animojis, ces emojis qui s’animent en même temps que votre visage. Cela semble un petit peu ridicule, mais il explique que c’est le meilleur moyen de présenter la plus grosse nouveauté de cette génération : la caméra TrueDepth.
Si on devait résumer l’iPhone X à un seul élément, on pourrait dire qu’il maximise l’espace accordé à l’écran en façade. Ce qui implique notamment de supprimer le bouton d’accueil et donc de trouver une autre méthode d’authentification à la place de Touch ID. Le journaliste évoque naturellement cette nouveauté et le bilan n’est pas aussi positif qu’Apple l’aurait probablement souhaité.
Face ID a bien fonctionné, mais Steven Levy note qu’il y a eu plusieurs cas où l’iPhone X est resté verrouillé alors qu’il voulait l’utiliser et que son visage était bien en vue. Au départ, c’était souvent parce qu’il ne regardait pas vraiment le téléphone, ce qui par défaut ne permet pas de le déverrouiller — Apple a prévu un mécanisme pour vérifier l’intention d’utiliser le téléphone via votre regard. Le journaliste, qui cite la fameuse scène de Taxi Driver avec Robert De Niro, a alors pris l’habitude de regarder avec intensité l’iPhone avant de l’utiliser.
Il a alors obtenu de meilleurs résultats, même si iOS 11 n’est pas toujours cohérent sur ce qui se passe. Parfois, il faut glisser l’écran vers le haut pour accéder à l’écran d’accueil ; parfois, le téléphone le fait de lui-même. Le journaliste ajoute que le cadenas est un indicateur précieux pour savoir si tout a fonctionné — on comprend pourquoi il est si gros à l’écran… —, mais que les notifications sont aussi bien utiles. Pour rappel, le contenu des alertes est vide tant que le téléphone est verrouillé.
Satisfaction en revanche pour Apple Pay. D’après le journaliste, cliquer deux fois sur le bouton latéral et ensuite utiliser Face ID pour valider la transaction est une meilleure solution que ce que l’on a aujourd'hui avec Touch ID. Il n’entre pas dans les détails, mais il n’évoque pas non plus de problème pour cette tâche. Par ailleurs, il n’a pas réussi à tromper Face ID, que ce soit avec des photos de lui ou bien avec d’autres personnes. Naturellement, il faudra plus de temps et de tests pour en juger complètement.
La façade est essentiellement un écran, mais il a fallu prévoir de la place à l’avant pour les capteurs utilisés par Face ID. La fameuse encoche est qualifiée par Steven Levy de « recul esthétique », mais le journaliste ajoute immédiatement que l’on s’y fait très vite. C’est une « petite distraction dans la périphérie de votre champ de vision » et on l’oublie à l’usage, d’après lui.
De nouvelles habitudes à prendre
L’article évoque l’écran et salue à la fois la qualité de la dalle « Super Retina » OLED et sa taille. Steven Levy n’a jamais apprécié les iPhone « Plus » et les grands smartphone Android — c’est comme « poser une poêle sur votre joue » —, si bien que ce format à peu près similaire à l’iPhone 4,7 pouces, mais avec un écran à peu près similaire à celui de l’iPhone 5,5 pouces est idéal pour lui.
Cet écran est un progrès net par rapport à son téléphone précédent, un iPhone 7 qui est équipé d’une dalle LCD comme tous les autres modèles. Mais cet écran qui remplit totalement la façade a aussi obligé Apple à modifier iOS 11 en profondeur et inventer de nouveaux gestes pour les utiliser au quotidien. Steven Levy ne le cache pas : il va falloir perdre ses habitudes et en apprendre de nouvelles.
Pour quitter l’app en cours et revenir à l’écran d’accueil, le geste vers le haut a été assimilé très vite par le journaliste. Il a eu plus de mal en revanche avec le geste pour afficher l’interface du multitâche, un glissement vers le haut maintenu à mi-hauteur. De la même manière, la fermeture d’une app qui ne se fait plus en glissant la carte hors de l’écran, mais en maintenant le doigt quelques secondes pour afficher une icône, lui a donné du fil à retordre les premiers jours.
C’est un effort à fournir après dix ans à prendre des habitudes autour du bouton d’accueil. Néanmoins, Steven levy s’est surpris à essayer d’utiliser ces gestes sur son iPad alors qu’il n’a l’iPhone X que depuis une semaine. Au lieu de cliquer sur le bouton de la tablette, il essayait de glisser depuis le bas de l’écran, ce qui naturellement ne donne rien. Pareil avec Touch ID et Face ID : il prend son iPad et attend le déverrouillage sans toucher le bouton d’accueil…
Autant dire que l’on ne devrait avoir aucun mal à prendre ces nouvelles habitudes. La confusion régnera peut-être pendant quelques jours, mais ce premier retour confirme bien que l’on s’habituera vite.
Au passage, l’autonomie est apparemment bonne. Le journaliste n’a pas eu le temps de faire des tests objectifs, mais Apple annonce deux heures de plus par rapport à l’iPhone 7 et cela lui a permis de finir la journée confortablement, un bon point. En revanche la recharge sans-fil ne l’a pas convaincu pour le moment : « ajouter un autre gadget dans la maison juste pour ne pas avoir à brancher un câble ressemble à un gain douteux ».
Un smartphone au service de la réalité augmentée
Steven Levy reconnaît lui-même qu’il n’est pas un expert en photo et il n’évoque ainsi qu’en passant les capacités de l’appareil photo de l’iPhone X. C’est une mise à jour majeure par rapport à son iPhone 7, les photos qu’il a prises sont nettes et le zoom permis par l’ajout d’un objectif au dos est bien meilleur que sur son précédent téléphone. Bref, on n’apprendra rien de plus sur le sujet dans cet article.
En revanche, il revient plus longuement sur les animojis et plus largement la réalité augmentée qui est l’élément le plus important de l’iPhone X d’après lui. Le journaliste dresse un parallèle avec le premier téléphone d’Apple et tente de deviner ce que nous réserve le futur pour les dix prochaines années. Il pense que ce nouveau téléphone avec son écran qui occupe toute la façade et ses caméras améliorées des deux côtés est la première pierre pour un futur où la réalité augmentée est partout.
À défaut d’être aussi transparent que des lunettes, l’iPhone X offre une expérience de réalité augmentée supérieure… même s’il partage une partie de ses avantages avec les iPhone 8. Et il pourrait devenir le premier d’une longue série d’appareils tournés entièrement autour de la réalité augmentée, mais aussi du machine learning. Steven Levy cite quelques apps intéressantes, d’Ikea Place à Insight Heart en passant par The Machines et rappelle que le premier iPhone n’a vraiment décollé qu’un an après, quand Apple a ouvert l’App Store.
Le point fort de l’iPhone X, c’est à nouveau son dispositif à l’avant qui permet de prendre des selfies en mode portrait, de déverrouiller le smartphone ou encore d’animer les emojis. Le journaliste glisse que ce n’est qu’un début et que l’on pourrait avoir bien plus à l’avenir. Pourquoi pas des apps qui seraient personnalisées en fonction du visage reconnu ? Le potentiel est là en tout cas et Steven Levy est dans l’ensemble très enthousiaste !