Le FBI n’a pas pu extraire des données de plus de la moitié des appareils qu’il a tenté de faire parler cette année, a déclaré son nouveau patron, Christopher Wray. Cela représente plus de 6 900 terminaux.
« Pour le dire avec modération, c’est un problème énorme, vraiment énorme, a commenté Christopher Wray lors d’une conférence. Cela affecte tous les types d’enquêtes — stupéfiants, trafic d’êtres humains, antiterrorisme, contre-espionnage, gangs, crime organisé, exploitation des enfants. »
Son prédécesseur, James Comey, avait tenté d’obtenir d’Apple une version d’iOS moins sécurisée pour déverrouiller l’iPhone 5c d’un des terroristes de San Bernardino. Une demande qui avait entraîné une bataille publique entre Apple et le FBI sur la sécurité de l’iPhone, et qui s’était finalement soldée par l’achat par le FBI d’un outil pour accéder aux données.
Christopher Wray ne semble pas vouloir s’opposer frontalement à Apple de nouveau : « Je le comprends, il y a un équilibre qui doit être trouvé entre le chiffrement et l’obtention d’outils dont nous avons besoin pour assurer la sécurité des gens. »
Dans le même temps, la Commission européenne a annoncé un plan pour aider les forces de l’ordre à faire face aux problématiques de chiffrement dans leurs enquêtes. Plusieurs mesures sont prévues :
- soutenir les capacités de décryptage d’Europol ;
- établir un réseau de centres d’expertise sur le chiffrement ;
- créer une boite à outils d’instruments légaux et techniques ;
- former les forces de l’ordre sur le chiffrement, avec 500 000 € provenant du fonds européen pour la sécurité intérieure ;
- établir un observatoire des développements légaux et techniques ;
- structurer le dialogue avec les industriels et les organisations de la société civile.
La Commission européenne souligne que ce plan est pensé pour ne pas « affaiblir les possibilités de cryptage à un niveau plus général et [ne pas] porter atteinte à un nombre élevé voire inconsidéré de personnes. »
Source : Associated Press