Face ID sera au cœur de bien des interrogations durant les prochaines semaines, jusqu’à ce qu’on puisse poser les yeux sur l’iPhone X (pas avant début novembre). Les prises en main de l’appareil hier ont donné quelques clés sur le fonctionnement du système de reconnaissance faciale du nouvel appareil.
L’iPhone X embarque dans son encoche une batterie de capteurs regroupés sous le nom TrueDepth. On y trouve un projecteur de points qui projette sur le visage une grille de 30 000 points (invisibles), une caméra infrarouge pour analyser la carte de points et un illuminateur infrarouge pour aider à l’identification, y compris dans des situations de faible luminosité.
Apple certifie que le modèle mathématique généré par cette carte de points identifiera à coup sûr l’utilisateur, y compris quand ce dernier change d’apparence : barbe, chapeau, écharpe, lunette… Il est impératif d’avoir les yeux ouverts et de regarder l’iPhone pour s’identifier : comment Face ID va-t-il gérer les lunettes de soleil ? Sans doute faudra-t-il les retirer.
En termes de sécurité, la base d’Apple ne change pas : le traitement des données reste en local, sans envoi vers un cloud quelconque, en passant par l’enclave sécurisée placée dans l’A11 Bionic. Touch ID présente un taux de défaut d’1 sur 50 000 (il y a une « chance » sur 50 000 qu’une personne puisse déverrouiller l’iPhone d’un tiers avec son doigt). Avec Face ID, ce taux tombe à 1 sur 1 million. Les probabilités augmentent cependant si on partage des traits communs avec un proche, et encore plus si on a un jumeau.
En cas de jumeau, y compris et surtout « maléfique » a plaisanté Phil Schiller sur scène, mieux vaut avoir un mot de passe fort, prévient-il…
Les premiers retours sur Face ID indiquent que regarder son iPhone X ne suffira pas pour passer de l’écran verrouillé à l’écran d’accueil. Il faut également faire un geste de la main, à savoir balayer le trait en bas de l’écran vers le haut, après que Face ID ait authentifié l’utilisateur. Il est impossible de manquer l’opération de déverrouillage, qui provoque l’ouverture du gros cadenas en haut de l’écran ! Ce cadenas est aussi présent sur les iPhone équipés de Touch ID, mais beaucoup plus discrètement.
En vérité, ce geste reprend un peu le même principe qu’avec Touch ID. Pour accéder à l’écran d’accueil, il faut non seulement poser le doigt sur le bouton d’accueil (= s’identifier avec Face ID), mais aussi appuyer sur le bouton (= glisser le trait vers le haut). Il existe une option d’accessibilité permettant de se passer du clic, il suffit de laisser son doigt sur Touch ID pour atterrir directement sur l’écran d’accueil (Réglages > Général > Accessibilité > Bouton principal > Toucher pour ouvrir).
Imagine-t-on une option équivalente pour l’iPhone X, c’est à dire se contenter d’un regard appuyé pour accéder à ses applications ? Sur le papier, cela paraitrait céder beaucoup sur le terrain de la sécurité, mais finalement pas plus qu’avec l’option Toucher pour ouvrir de Touch ID.
L’iPhone étant un objet éminemment personnel, Face ID ne saura reconnaitre qu’une seule personne. Certains le regretteront, en particulier ceux qui ont enregistré l’empreinte de leur conjoint ou d’un proche autorisé à se servir de leur iPhone Touch ID. Ceux-là devront en passer par la saisie du code à 6 chiffres.
Mise à jour — Rene Ritchie, qu’on présente parfois comme le porte-parole « officieux » d’Apple, a obtenu quelques informations de première main concernant Face ID. Il explique pour commencer que le système comporte un mode « attention » activé par défaut, qui exige non seulement une grande précision dans la reconnaissance du visage, mais aussi de « regarder » l’iPhone.
La désactivation de ce mode permettra de déverrouiller plus facilement l’iPhone X, sans besoin de le regarder. Il suffira que Face ID puisse « voir » une partie suffisante du visage de l’utilisateur. Le processus d’enregistrement du visage est aussi simple que celui pour Touch ID, avec deux étapes où l’on doit bouger la tête pour que le système puisse générer un modèle mathématique du visage (voir la vidéo de Mark Gurman ci-dessus).
Des fonctions d’accessibilité sont aussi disponibles pour guider l’utilisateur à positionner son visage au centre de l’écran et finaliser le processus d’enregistrement.
En ce qui concerne le cas des lunettes de soleil, Rene Ritchie explique que le mode « attention » peut avoir des difficultés à identifier un utilisateur qui en porterait. On pourra désactiver ce réglage (y aura-t-il un raccourci dans le centre de contrôle ?) ou retirer les lunettes le cas échéant.