Depuis un an j'utilise un iPhone 6s que j'ai accompagné durant le week-end d'un iPhone 8. Selon l'endroit où l'on se place dans l'échelle des besoins, le 6s est soit un téléphone ancien, soit un modèle qui reste dans le coup et apte à quantité des usages courants.
J'ai plutôt tendance à le ranger dans la seconde catégorie, à quelques détails près : son absence d'étanchéité m'a manqué cet été lors de photos de plage (on le tient très, très serré) ; son appareil photo accuse le coup lorsque la lumière baisse et, de temps en temps, j'aimerais bien l'utiliser sans son étui mais il est vraiment trop glissant, même si cela s'est amélioré depuis les iPhone 6. Pour le reste, je n'ai pas de gros griefs à son encontre.
En attendant un test en bonne et due forme, voici quelques observations après un week-end avec un iPhone 8 :
Design
Premier mérite de cet iPhone 8 avec son dos en verre, il est beaucoup moins glissant en main. Les doigts adhèrent bien mieux à la surface. Je l'ai utilisé tout le week-end sans étui, à aucun moment je n'ai craint de le sentir m'échapper des mains. Alors que j'utilise mon 6s dans un étui Apple en cuir et que j'ai ajouté une protection pour l'écran.
Ça ne veut pas dire qu'un étui est maintenant facultatif (Apple a sorti ses coloris d'automne), à 809 € le premier des deux iPhone 8, la prise de risque peut coûter cher — mais ceux qui utilisent leur iPhone sans protection seront confortés dans leur choix et ceux qui, de temps en temps, ont envie de se souvenir du contact de leur téléphone pourront se faire ce petit plaisir sans trop d'inquiétude.
Mieux, le toucher procuré par le verre — un matériau que l'on n'avait plus eu dans ces proportions depuis l'iPhone 4s — rappelle immédiatement celui des iPhone 7 Noir de jais. Ce traitement conférait à l'aluminium des 7 l'illusion d'avoir une partie arrière et des tranches en verre. Cette fois, c'est la sensation originale du verre qui prévaut. C'est très proche sans être tout à fait pareil. Visuellement, si Apple avait opté pour un noir sur l'iPhone 8 — comme celui des iPhone 7 — plutôt qu'une énième variation de "Gris sidéral" on aurait peut-être eu un Noir de jais "amélioré". Apparemment ce coloris restera une spécificité de la gamme 2016.
Le gris sidéral choisi cette année, qui n'a rien à voir avec les précédents, plus ou moins foncés selon l'envie des designers d'Apple, m'avait un peu déçu au sortir de la boite. Mais il en est allé avec cette couleur comme avec beaucoup d'autres choses : je m'y suis habitué, elle commence à me plaire, bien plus en tout cas que l'or rose de l'iPhone 6s que j'ai récupéré d'un de mes collègues ! Quant aux traces de doigts que prend très vite le verre, elles sont au dos du téléphone, donc hors de ma vue…
Recharge par induction
J'ai fait mes premiers essais de recharge par induction avec le chargeur Boost Up de Belkin mis en avant par Apple (64,95 €). Placer son iPhone dans un étui légèrement épais, comme ceux en cuir d'Apple, n'empêche pas la recharge. Elle a fonctionné également avec un étui folio du style triple épaisseur, celui que nous a envoyé Noreve, décliné aussi pour le 8 Plus.
J'ai toutefois essayé le Boost Up avec l'iPhone nu. La recharge de 0 à 100 % a pris 4h en induction contre 2h 25 min en branchant l'iPhone sur le secteur avec l'adaptateur de base fourni dans la boite. Pour donner un autre ordre d'idée, en 30 minutes l'induction en était à 20 %, le secteur à 27 %. Au bout d'une heure le Boost Up en était à 34 % contre 57 % avec la recharge secteur. Une mise à jour logicielle à venir doit améliorer les temps de recharge par induction.
Peut-être faut-il le préciser, mais il n'est pas nécessaire qu'il y ait un contact franc entre le téléphone et son socle induction. Un léger espace entre les deux déclenchera la recharge. Exemple avec cette coque bumper fournie par Rhinoshield qui empêche le dos du téléphone de toucher le Boost Up, la recharge marche.
Vitesse
Mon iPhone 6s a deux générations d'écart en termes de processeurs (A9 au lieu d'A11). La différence de performances peut se mesurer de manière très concrète (et étonnante) avec iMovie. J'ai filmé en 4K (30 i/s) pendant 1 minute et exporté en 720p. Mon 6s a mis 30 secondes là où le 8 n'a eu besoin que de 13 secondes ! Quant à un iPhone 7, il a mis 17 secondes.
Ce n'est pas étonnant. Dans Geekbench 4, l'iPhone 8 en single core est 67,5 % plus rapide que l'iPhone 6s et 21 % de plus que l'iPhone 7. En multicœurs, le gain est foudroyant : 127,5 % de mieux que le 6s et 69 % de plus que l'iPhone 7.
Dans les lancements d'apps ce n'est pas aussi flagrant, loin de là. Mail ne va pas foncièrement plus vite et Spotify reste pataud pour s'ouvrir lorsqu'on ne l'a pas utilisé depuis un moment. Tout au plus a-t-on le sentiment d'attendre (un peu) moins longtemps pour voir apparaître l'interface du lecteur de musique. Dans Safari c'est plus manifeste, il y a souvent un décalage d'une grosse seconde entre chaque apparition de page sur le 6s et sur le 8. Disons que cumulés, tous ces petits gains ici ou là, feront que l'expérience utilisateur gagne en réactivité.
Ecran
Deux jours c'est trop peu pour se faire un avis définitif sur le réglage True Tone de l'écran (que l'on a le choix de ne pas du tout activer, exactement comme Night Shift). C'est surtout lorsqu'on réunit un 6s, un 7 et un 8 que l'on se rend compte à quel point les écrans des deux premiers peuvent tirer sur le bleu, que les textes sur fonds blancs sont plus "fatigants" à lire. Cette impression, en fonction de la luminosité, d'avoir un rendu plus proche de celui du papier ou peut-être d'un Kindle, est réelle sur l'iPhone 8.
Sur la photo ci-dessus, le jaune de l'écran du 8 peut déplaire mais à l'usage on ne s'en rend plus compte. Activez Night Shift en plus et l'écran gagnera encore en chaleur. Ceux qui utilisent des iPad Pro compatibles True Tone le confirmeront probablement, il y a de fortes chances qu'une fois l'habitude prise le retour sur un écran sans True Tone soit déplaisant.
Photos
Avec les iPhone 8, le HDR Automatique est activé par défaut, il faut plonger dans les réglages d'iOS pour redisposer du sélecteur manuel (on a aussi toujours l'option de conserver la photo originale si la prise de vue s'est faite en HDR). Ces quelques clichés, pris dans différentes conditions, montrent qu'Apple a choisi de pousser sur les couleurs. Lorsque la luminosité est bonne, la différence est perceptible mais cela reste tempéré, la photo paraît comme légèrement améliorée. Dans d'autres cas, les couleurs sortent un peu trop saturées, pas toujours fidèles à ce que l'on a pu voir de ses propres yeux (lire aussi Photo et recharge : iPhone 8 Plus contre Galaxy Note8). Jetez bien un œil aux légendes, il y a quelques comparaisons entre un 7 et le 8.
Dans l'exemple ci-dessous, on peut aimer les deux photos, il n'y en a pas une de ratée, l'autre de réussie mais elles ne renvoient pas la même chose. Celle de gauche (iPhone 6s) est plus froide, celle de droite (iPhone 8) distille une ambiance nettement plus chaleureuse par les couleurs du mobilier et la lumière.
Ici, l'iPhone 8 fait un meilleur travail que le 6s pour révéler des objets dans la partie inférieure de l'image (idem pour la photo de végétation ci-après). Par contre, la couleur du papier peint au fond était plus proche de celle que l'on voit dans l'image de l'iPhone 6s. Cette vitrine faisait un peu moins Crèche de Noël qu'à droite. Reste que l'image de l'iPhone 8 plaira probablement plus.
Avec une bonne lumière les différences ne sont pas aussi manifestes entre l'iPhone 6s et le 8. On voit tout de même que les couleurs du cartable sont réhaussées. L'image produite par le 8 fait aussi un peu moins "verdâtre".
Dans ces exemples, l'iPhone 7 au centre donne une image plus flatteuse dans les couleurs que le 6s à sa gauche. L'iPhone 8 pousse le bouchon plus loin, Mickaël donne l'impression d'avoir dévoré des sacs de carottes.
La suite dans quelques jours avec le test complet de ce modèle et de son grand frère l'iPhone 8 Plus.