À partir du 18 mai, vous aurez un nouveau moyen de payer avec votre mobile dans certains magasins. Alors qu’Apple Pay est réservé à l’iPhone et que Paylib se concentre pour le moment sur Android, Lyf Pay sera disponible sur les deux plateformes dès son lancement.
Le service, qui est né de la fusion des applications Fivory et Wa!, est porté par des acteurs importants du secteur bancaire et de la distribution. BNP Paribas et le Crédit Mutuel, qui sont aussi engagés dans Paylib, veulent faire émerger un concurrent à Apple Pay, dont les conditions sont jugées excessives. « Une banque doit payer une commission à Apple afin que son client puisse payer avec une solution mobile [Apple Pay, ndlr] qui repose sur son propre produit [la carte bancaire, ndlr] », expose à L’Usine Digitale Christophe Dolique, ex-dirigeant de Fivory (qui était soutenu par le Crédit Mutuel).
De leur côté, Carrefour, Auchan et Total entendent améliorer l’expérience d’achat. « Le passage en caisse reste un irritant fort. Avec Lyf Pay, d’un geste le client pourra payer, gérer sa cagnotte et recevoir son ticket de caisse », fait valoir Bernard Avril, directeur client et innovation d’Auchan Retail, auprès de LSA.
Le fonctionnement de Lyf (pour Live Your Future) Pay risque néanmoins de faire glousser les utilisateurs d’Apple Pay : pour payer, le client devra ouvrir l’application qui générera un code QR que le caissier devra scanner pour que la somme à régler s’affiche. Le client devra enfin valider le paiement à l’aide d’un code ou du lecteur d’empreintes digitales. Un processus moins instantané qu’Apple Pay, mais en optant pour un code QR plutôt que la NFC, le nouveau service s’assure une compatibilité avec tous les smartphones et évite des négociations avec Apple.
Ce caractère « agnostique », Christophe Dolique ne manque pas d’en faire un argument face au « système fermé » qu’est Apple Pay. Lyf Pay sera accessible y compris aux personnes n’ayant pas de compte chez BNP Paribas ou le Crédit Mutuel, et les partenaires auront à leur disposition une plateforme ouverte et personnalisable. Auchan prévoit d’intégrer la solution de paiement au sein de sa propre application, par exemple.
Le nouveau venu se veut aussi plus complet que ses concurrents en prenant en charge les programmes de fidélité, les offres promotionnelles et les tickets de caisse. « Lyf Pay est plus qu’une fonctionnalité de paiement, c’est un outil de marketing one-to-one omnicanal et personnalisable », synthétise avec son vocabulaire l’ex-dirigeant de Fivory.
Alors qu’Apple Pay et Paylib sont utilisables (en théorie) chez tous les commerçants qui acceptent le paiement sans contact, Lyf Pay partira de zéro, ou presque. Seulement un millier de commerces (ceux qui avaient adopté Fivory et Wa!) vont le prendre en charge à son lancement.
Chez Auchan, le planning est le suivant : « D’ici juin, 5 magasins accepteront Lyf Pay et tous les hypers, les drives et l’e-commerce d’ici la fin de l’année. Dans un second temps, tous les autres formats du groupe adopteront cette solution. » Carrefour prévoit aussi d’adopter le service dans tous ses magasins d’ici la fin de l’année. Le consortium vise un déploiement complet en France d’ici trois à quatre ans et ambitionne à terme de créer un standard européen.