Apple Pay soufflera sa première bougie en France cette année mais le nombre de banques partenaires reste encore marginal. Point de BNP, de Société Générale, Crédit Mutuel, Crédit Agricole ou de Banque Postale. La faute à des négociations qui trainent en longueur entre Apple et des banques qui s'offusquent des termes du contrat qu'on leur impose, explique Le Monde.
Le directeur d'un réseau bancaire toujours en discussion avec la Pomme la qualifie de « dernière société fermée dans le monde » au regard de « toutes sortes de clauses de confidentialité » et d'ajouter « et il faut qu’on les remercie. Ils ont le sentiment qu’ils nous apportent la civilisation et qu’ils vont nous apprendre le métier des paiements ».
Un banquier (la plupart sont cités anonymement) parle de « méthodes de brigands » parce qu'Apple s'immisce entre la banque du vendeur et celle de son client lorsqu'un paiement est réalisé. Apple réclame une fraction de la commission d'interchange qui circule entre les deux banques. Une commission dont le montant a déjà été atténué et finalement plafonné par Bruxelles.
Lors du lancement d'Apple Pay en France, Les Echos rapportaient qu'Apple prélevait une commission fixe de 5 centimes par transaction. Une banque perçoit en moyenne une rémunération de 10 centimes pour un achat de 50 euros ; sur de petites sommes, ce fixe d’Apple absorbe cette commission bancaire.
Autre exigence que connaissent bien les opérateurs télécom qui travaillent avec Apple, les banques partenaires doivent prendre à leur compte la promotion marketing d'Apple Pay. Reste que le montant n'est pas stratosphérique pour de tels groupes, fait observer un concurrent. Cette dépense chez BPCE pour le second semestre 2016 s'est élevée à 19 millions d'euros.
C'est davantage l'irruption d'un tiers qui gêne les banques qui hésitent encore. Elles redouteraient de se voir marginalisées et de donner un accès trop large à leur portefeuille de clients. Une crainte que balaie Orange « Apple voit passer la transaction, son montant, et sait par quel appareil elle a été conclue. Mais le groupe ne voit pas où elle a été réalisée, n'a pas connaissance de son contenu, ni du numéro du mobile par lequel elle a transité. Il s'agit de données qui appartiennent à l'opérateur » (bancaire, ndlr).
L'article cite ensuite Carrefour qui se déclare satisfait des effets de son accord avec Apple. Idem chez Orange, avec Orange Cash et qui lancera formellement sa "Bank" cet été. Le prochain établissement sur la liste des partenaires d'Apple pourrait être HSBC, pronostique le quotidien. Ce n'est pas la première fois toutefois que ce nom apparaît puisqu'en Angleterre c'est déjà fait.
D'ici là, les négociations continuent, les banques espèrent faire plier Apple pour obtenir des conditions plus favorables et l'une des tactiques employées consiste à se lancer dans le paiement mobile en privilégiant la plate-forme Android au travers de l'app Paylib.