À moins d'un mois du lancement supposé de l'iPhone 7, China Labor Watch s'alarme des conditions de travail des ouvriers en charge de l'assembler. Selon une enquête de l'ONG, au cours des 12 derniers mois, les heures supplémentaires illégales sont toujours répandues chez Pegatron.
Pegatron avait promis des progrès en la matière à la suite de précédentes révélations. En avril dernier, l'assembleur avait convié un journaliste de Bloomberg à visiter ses installations, en lui présentant notamment son système de pointage à badge (lire : Pegatron, l'usine à iPhone où l'on traque les heures sup').
Seulement, d'après China Labor Watch, ce système n'a eu aucun effet sur les dépassements horaires. Pire, il empiète sur le temps de repos des ouvriers. Il faut cinq à dix minutes (voire plus durant les périodes chargées) pour passer les procédures de contrôle, une opération répétée six fois par jour.
Interrogé le mois dernier sur ce manquement, Apple, qui livre chaque année un rapport sur ses fournisseurs, a admis qu'il y avait des excès, mais qu'ils étaient selon ses informations inférieurs à ceux mesurés par l'ONG.
Sur les 382 bulletins de paie de 2015 examinés par China Labor Watch, tous mentionnent des horaires hebdomadaires supérieurs à 36 heures, la limite légale, et 298 mentionnent des temps de travail supérieures à 82 heures, ce qui dépasse de très loin l'engagement des 60 heures maximums d'Apple.
China Labor Watch rapporte aussi que les salaires de Pegatron ont chuté brutalement au cours des huit derniers mois, alors que le salaire moyen en Chine augmente globalement. Par ailleurs, les consignes de sécurité ne sont pas toujours respectées. Des travailleurs sont exposés à des risques faute de matériel adéquat.
Ce rapport intervient alors qu'Apple ferait actuellement pression sur plusieurs fournisseurs, dont Pegatron, pour qu'ils baissent leurs prix.