Les transactions réalisées par Apple Pay dans les six pays où le service est disponible ont représenté l'an dernier 10,9 milliards de dollars, en majorité aux Etats-Unis. C'est moins que le volume annuel des transactions effectuées dans le seul Kenya, un pays pionnier dans les paiements mobiles, rapporte Timetric, un cabinet d'études cité par Reuters.
Le service de paiement sans contact a été lancé il y a 18 mois aux Etats-Unis, puis lentement il s'est déployé au Royaume-Uni, en Chine, en Australie, à Singapour et tout récemment au Canada, où trois nouvelles banques sont montées tout récemment dans la locomotive en marche (TD, BMO et Scotiabank).
Les études montrent que si Apple Pay est populaire auprès des fans d'Apple, le grand public moins au fait de l'actualité du constructeur n'a pas encore fait le grand saut. Toutes les banques et institutions financières des pays ne participent pas forcément à Apple Pay, laissant une bonne partie des consommateurs potentiels sur le bas côté. Sans compter des difficultés de mise en œuvre, comme en Australie où les terminaux de paiement d'une banque présentent des bugs.
Jennifer Bailey, la vice-présidente en charge d'Apple Pay, explique : «À l'instar de toutes les autres ruptures technologiques, cela prend du temps. Nous voulons aller le plus vite possible, nous poussons [Apple Pay] aussi rapidement que nous le pouvons». Il y a les soucis d'ordre technologique et la prise en compte de particularismes locaux comme au Canada pour accommoder le réseau Interac (lire : Apple Pay au Canada : Apple a dû s'adapter).
Mais il faut aussi compter avec les négociations avec des banques qui ne veulent pas se retrouver dans la situation de leurs homologues américaines, qui reversent à Apple 15 cents pour 100 $ de transaction. Des frais jugés trop élevés, sans oublier la résistance d'une industrie qui veut aussi promouvoir ses propres systèmes de paiement sans contact.
Il faut aussi prendre en compte le fait que si Apple Pay marche plutôt bien aux Etats-Unis, c'est pour une raison assez simple : le retard pris par le pays au niveau des paiements sans contact permet à la technologie d'Apple de s'imposer relativement facilement. Mais dans d'autres pays, on a pris l'habitude, de plus en plus, de régler sans contact avec sa carte bancaire qu'il suffit de placer au dessus du terminal de paiement. Difficile de faire plus rapide.
Au Royaume-Uni et en Australie, c'est devenu une routine pour bon nombre de consommateurs, qu'il faut convaincre d'enregistrer leurs cartes dans leurs iPhone. Le gain de temps et l'aspect pratique peuvent sembler minimes. Un détaillant australien très important a soufflé que le paiement sans contact via smartphone n'avait pas encore décollé dans son enseigne.
En Chine, les utilisateurs d'Apple Pay sont nombreux à se plaindre que le service de la Pomme n'était pas aussi simple et efficace que d'autres concurrents comme WeChat, la messagerie instantanée à tout faire de Tencent. En fait, souligne ironiquement Reuters, Apple Pay permet surtout à d'autres services concurrents comme Google Pay ou Samsung Pay de se lancer...