« Apple annonce que l’iPhone aura une autonomie sensiblement plus longue qu’escompté lorsqu’il sortira le 29 juin ». Oui… on ne parle pas du prochain iPhone 7. Mais du tout premier modèle lancé il y a 9 ans à 18 h (heure américaine), dans 164 Apple Store.
C’est date anniversaire aujourd’hui. Pas LE grand anniversaire, celui de l’année prochaine qui verra la célébration des 10 ans de cette révolution mobile. Mais c’est tout de même un petit peu la fête.
Plus de jus
11 jours avant sa commercialisation aux États-Unis (il arrivera en France chez Orange le 29 novembre), Apple se fendait d’un communiqué de presse. Il s’agissait de faire le point sur deux évolutions apportées à son téléphone depuis sa première présentation en janvier 2007.
En premier lieu, l’autonomie. Il faut dire qu’Apple allait lancer un véritable petit ordinateur de poche, construit sur son système pour ordinateurs de bureau. Vu tout ce qu'il allait savoir faire et vu son interface épatante, il y avait de quoi s'en inquiéter. Ce sentiment prévaut encore 9 ans plus tard… Le communiqué titrait toutefois sur un usage en particulier : « L’iPhone sera capable de tenir jusqu’à 8 heures en conversation téléphonique ». Eh oui, c’était encore la voix qui servait de mètre étalon.
L’iPhone savait aller sur internet avec sa connexion Edge/Wi-Fi — d’autres téléphones aussi — mais on n’imaginait pas à quel point il allait booster l’utilisation d’internet et de ses services en mobilité. AT&T, le premier opérateur à vendre l’iPhone, l’a appris à ses dépens. Ses abonnés firent face à de fameuses congestions sur son réseau cellulaire (lire Qualcomm et AT&T : anecdotes sur le Newton et l’iPhone). Et le concept des "apps" n'existait même pas encore !
C’est dire si les choses ont changé en quelques années. Dorénavant, qui va aller fouiller dans les spécifications d’un nouveau téléphone à la recherche du temps de conversation possible ?
Que donnent les valeurs d’autonomie d’un iPhone de 2016 comparées à celles de son ancêtre de 2007 ? L’iPhone SE annonce 14 h en conversation ; 12 h à 13 h pour internet ; 13 h en vidéo ; 50 h en lecture audio et 10 jours en veille. Toutes choses n’étant pas forcément égales, c’est environ deux fois plus qu’en 2007 avec des usages plus nombreux, variés et sophistiqués.
Pendant les six mois qui avaient précédé le lancement de l’iPhone Edge, Apple avait réussi à pas mal améliorer iPhone OS, avec des gains effectivement significatifs à la clef. Comme ces 24 h au lieu de 16 h en usage iPod ou les 7 heures plutôt que 5 h en lecture vidéo.
Moins de plastoc, plus de verre
Deuxième nouveauté mise en avant : « une surface en verre résistant ». Le prototype d’iPhone de janvier avait un écran protégé par une surface en plastique. Mais Jobs et ses équipes se sont vite rendus compte que leur bel objet se rayait à toute allure. Dommage pour un téléphone sans clavier physique où tout passait par son écran… Heureusement, les premiers clients n'auraient même pas l'occasion de s'en plaindre. Apple allait faire un petit tour de passe-passe. Jobs écrivait :
Nous avons également mis à niveau toute la surface du téléphone, en remplaçant le plastique par du verre de qualité optique pour la résistance aux rayures et une clarté supérieure.
Apple fut secourue par Corning, l’inventeur du Gorilla Glass. Une rencontre amusante entre son PDG et Jobs est narrée dans la biographie du cofondateur d’Apple. L’ouvrage révèle qu’Apple donna aussi un coup de main à son nouveau fournisseur pour muscler en un temps record ses capacités de production (lire Gorilla Glass 2 : le prochain matériau caché d’Apple ?).
Le communiqué d’Apple contenait un tableau comparatif pour montrer que les futurs concurrents de l’iPhone utilisaient tous du plastique par dessus leurs écrans. Voilà encore un critère qui n’aurait plus la même résonance aujourd’hui.
Ce tableau est aussi intéressant en cela qu’il offre une photographie des téléphones haut de gamme de cette période. Ceux qu’Apple estimait suffisamment (il faut le dire vite…) pour les confronter à son iPhone.
Il y avait un Nokia N95, un Samsung Blackjack, le BlackBerry Curve 8300 et le Palm Treo 750. Trois de ces marques ont disparu ou presque (ne parlons pas de leurs systèmes d'exploitation) et les quatre avaient un clavier physique proéminent.
Dans cette biographie de Steve Jobs, Walter Isaacson raconte aussi que le patron d’Apple rêvait d’un téléphone conçu tout de verre et d’une armature en céramique pour se passer de son squelette en aluminium. C’est plus ou moins ce que différentes rumeurs ont promis pour l’iPhone de 2017, celui du dixième anniversaire…