Dans la bataille juridique et politique qui oppose Apple au FBI, un nouveau larron est entré en piste : John McAfee. Le fondateur de l’éditeur d’anti-virus du même nom (dont il a revendu ses parts au milieu des années 1990) se fait fort de trouver une solution qui arrange tout le monde.
Dans une tribune publiée par Business Insider, il demande au FBI de lui confier l’iPhone 5c au centre de cette procédure. Si au bout de 3 semaines il n’a pas réussi a le déplomber, il promet de manger une chaussure en direct sur Fox News.
« Si vous doutez de mes compétences, tapez “cybersecurity legend” dans Google et vous verrez quel est le seul nom qui apparaît dans les 10 premiers résultats sur plus de 250 000 autres »
McAfee se range résolument aux côtés de Tim Cook et voit dans la demande du FBI l’ultime assaut contre les capacités de défense électroniques des États-Unis.
« Voilà où nous en sommes arrivés. Depuis des années, pratiquement tous les spécialistes ont expliqué que des portes dérobées seraient une bien plus grande aubaine pour les hackers et les nations ennemies que de publier nos codes nucléaires et de donner les clefs de nos armes aux russes et aux chinois. Et voilà que notre gouvernement a choisi, encore une fois, de ne pas écouter ce que disent les cerveaux qui ont mis au point la colle qui permet à notre monde de tenir debout. »
Ce « jour noir et ce début de la fin pour les US en tant que force mondiale » est l’occasion pour McAfee de faire une offre « gratuite » au FBI. Il explique être entouré d’une équipe de petits prodiges de l’informatique, 75% d’entre eux spécialisés dans l’ingénierie sociale et le reste fondus de programmation.
Avec tout le respect que je dois à Tim Cook et à Apple, je travaille avec une équipe composée des meilleurs hackers sur la planète […] Je mangerai ma chaussure dans le Neil Cavuto show si nous n'arrivons pas à casser le chiffrement du téléphone de San Bernardino. C'est aussi simple et clair que cela.
La proposition est à l’image de l’individu. McAfee s’est forgé au fil des années une réputation de personnage fantasque. Volontiers paranoïaque, amateurs de substances illicites, suspecté de meurtre… sa fortune a fondu au fil des épisodes rocambolesques de sa vie. Wired en avait tiré plusieurs articles, traduits dans un petit ouvrage qui se lit comme un roman.
Voilà mon offre au FBI. Je déchiffrerai gratuitement les informations sur le téléphone de San Bernardino, avec mon équipe. Nous utiliserons en premier lieu des techniques d'ingénierie sociale (deviner le mot de passe du téléphone par la collecte de renseignements liés à son propriétaire aujourd'hui décédé, ndlr) et cela nous prendra 3 semaines. Si vous acceptez ma proposition, vous n'aurez pas besoin de demander à Apple de placer une porte dérobée dans son produit, ce qui signifierait le début de la fin de l'Amérique
Cette offre — que l’on imagine volontiers sincère de sa part — restera sans nul doute lettre morte. Elle aura au moins comme mérite pour McAfee de tourner un peu les projecteurs vers lui, alors qu’il est engagé dans la présidentielle américaine comme candidat indépendant associé au Parti libertarien. Son slogan : « Uninstall The System ».