Après quelques semaines de négociation, Sony a finalisé l’acquisition de la chaîne de production de capteurs CMOS de Toshiba. Une opération qui lui permet d’asseoir un peu plus sa domination sur le marché des capteurs, et de renforcer ses activités de recherche et développement pour mieux répondre aux besoins de ses plus gros clients, parmi lesquels Apple.
Toshiba, empêtrée dans un scandale comptable d’un milliard d’euros, reçoit un peu plus de 140 millions d’euros en échange de son complexe de production à Ōita. Dans le même temps, Sony a prévu de quadrupler ses investissements pour maintenir sa position de leader incontesté du marché, qu’elle contrôle à 40 %. Une activité stratégique, qui lui permet notamment de tirer quelques profits du marché des smartphones, à défaut d’avoir réussi à imposer les Xperia.
Sony fournit notamment le capteur photo de l’iPhone, ceux de la plupart des appareils Samsung, et une majorité des capteurs des plus grands noms du marché de la photo. L’usine de Toshiba n’augmentera pas énormément sa capacité de production, mais lui permettra de récupérer quelques contrats complémentaires, avec Microsoft et Nikon notamment. Elle lui offre surtout le savoir-faire de 1 100 ingénieurs et concepteurs de capteurs, qui renforceront ainsi son activité de recherche et développement.
C’est que Sony voit au-delà du marché de la photographie traditionnelle, et même au-delà de celui du smartphone. Tout en gardant un pied dans certains marchés grand public très symboliques, la société nippone se repositionne comme un fournisseur de composants de haute qualité. Ainsi, elle a récemment présenté un module capable de traiter 1 000 images à la seconde — une technologie qui pourrait se révéler cruciale dans le développement des « capacités visuelles » des véhicules autonomes.