iFixit tient une place de choix dans le rituel des lancements de produits Apple. Ce ne sont pas les seuls matériels qu'ils démontent mais il ne manquent jamais de réduire en pièces détachées toutes les grosses nouveautés de la Pomme. Un rendez-vous qui réclame une organisation assez serrée, comme l'explique cette vidéo qui en dévoile un peu les coulisses.
Andrew Goldberg, spécialisé dans ces démontages, raconte que cette tradition a démarré avec l'un des cofondateurs d'iFixit. Il était allé acheter l'iPhone 3GS en Australie. Ce pays, ainsi que la Nouvelle-Zélande, ont ce double avantage d'être dans la liste des marchés qui sont généralement servis en premier par Apple, mais aussi et surtout, d'être sur un fuseau horaire bien en amont des États-Unis.
Par conséquent, lors de lancements importants, tels les iPhone 6s dans cette vidéo, iFixit dépêche deux personnes en Australie pour acheter les produits et réaliser le démontage sur place. Un voyage « dans le futur » qui permet au teardown d'être publié lorsque la commercialisation démarre aux Etats-Unis. Pour les deux derniers iPhone, Andrew Goldberg est parti avec Samantha Lionheart qui gère la partie photo du démontage. Par la suite, elle réalise les mini guides thématiques qui en sont dérivés.
Sitôt qu'Apple a annoncé officiellement la date de sortie de son produit et les marchés prioritaires, le duo d'iFixit programme rapidement son voyage. Une fois sur place, il se glisse dans la file d'attente d'un Apple Store. Pour les iPhone 6s ce fut 20h d'attente à l'Apple Store de Melbourne. Il s'agit d'être parmi les premiers clients et de ne pas tomber sur une rupture de stocks.
Andrew Goldberg démonte alors petit à petit les téléphones et prend les photos, tandis que Samantha Lionheart les traite dans la foulée. Aussitôt qu'une photo est prête, elle est envoyée au QG d'iFixit en Californie, où l'on est en pleine nuit. Là bas, l'équipe dissèque les images, identifie les composants, rédige les commentaires et légendes et prépare la vidéo d'introduction.
Cet échange est plus compliqué qu'il n'y paraît, explique Andrew. D'une part les connexions internet depuis l'Australie ou la Nouvelle-Zélande ne sont pas toujours hyper rapides. Ensuite, il arrive que le démontage soit bien avancé mais que les collègues américains aient remarqué quelque chose qu'ils veulent vérifier. Parfois il faut essayer de revenir en arrière et remettre les pièces à leur place, ce qui n'est pas toujours chose aisée.
Le démontage avance plus vite aussi que le traitement de chacune des photographies, ajoute Samantha. Cette dernière peut être 10 ou 20 photos en arrière sur son collègue et il s'agit maintenant de shooter non plus un mais deux téléphones depuis les 6 et 6 Plus.
Il est arrivé une fois que cette course contre la montre soit inversée. Les américains avaient finalement réussi à acheter l'iPad mini avant leurs deux collègues qui avaient fait le voyage jusqu'en Nouvelle-Zélande. Des milliers de kilomètres pour, en définitive, rédiger les légendes du démontage réalisé en Californie.
Ces démontages donnent une forte visibilité à iFixit qui vend du matériel pour les bricoleurs, fournit des guides de réparation gratuits et s'est mis en tête, depuis quelques années, de compiler des tutoriaux réalisés par des volontaires pour promouvoir la réparation des matériels plutôt que leur remplacement pur et simple par du neuf.