Grand écran, ou très grand écran ? La question se posait déjà l’an dernier, et se pose encore cette année, mais pas forcément aux mêmes personnes. C’est tout de même le cas de quelques-uns d’entre nous, et mon collègue Mickaël et moi avons décidé de changer notre réponse en passant de l’écran 5,5 pouces de l’iPhone 6 Plus à l’écran 4,7 pouces de l’iPhone 6s. Notre avis, après deux semaines d’utilisation.
Le grand écran ne nous manque pas
Premier enseignement : le grand écran ne nous manque pas. L’iPhone 6 Plus aurait pu devenir un iPad nano, mais faute d’applications réellement adaptées, il n’a jamais été rien de plus qu’un grand iPhone. L’écran 5,5 pouces permet d’en voir plus, mais pas forcément d’en faire plus. Ou du moins, l’écran 4,7 pouces n’empêche pas d’en faire autant, les rares fonctions d’iOS réservées à l’iPhone 6 Plus ne lui offrant pas un avantage décisif.
Il s’agit bien sûr d’une appréciation personnelle, sans doute informée par notre comparaison régulière des deux modèles et notre expérience des smartphones Android concurrents. Les partenaires de Google ne sont pas tous des génies du logiciel, mais ils ont le mérite d’essayer de tirer parti de l’espace offert par les grands écrans. Mais ils se débrouillent de mieux en mieux sur le plan matériel, et réussissent à caser des dalles 5,3 ou 5,5 pouces dans des appareils à peine plus grands que l’iPhone 6.
Si seulement Apple pouvait en prendre de la graine ! J’ai des paluches assez grandes pour utiliser un iPhone 6s Plus à une main, mais pas suffisamment pour que cela soit confortable. Les journées où j’utilisais un peu plus mon smartphone qu’à l’accoutumée étaient donc des journées où mes mains me faisaient un peu plus souffrir que d’habitude. C’est sans doute un point sur lequel nous n’avons pas assez insisté : le « petit » iPhone est peut-être plus adapté aux personnes souffrant de troubles musculo-squelettiques ou d’arthrose.
De manière plus générale, il est tout simplement plus facile à manipuler et glisser dans une poche… mais il est vrai qu’il se prête moins à la lecture au long cours ou le visionnement de films. Mais après tout, quitte à choisir un appareil iOS avec un grand écran, autant acheter un iPad ! Mon collègue Mickaël dit redécouvrir sa tablette « avec plaisir », et il est indéniable que j’utilise la mienne un peu plus régulièrement. L’iPhone 6 Plus n’est peut-être pas un iPad nano, mais il en est suffisamment proche pour concurrencer l’iPad au fond du canapé ou du lit.
Mais la grande batterie, oui
Qui dit grand écran dit grande batterie… et grande consommation. Mais le surplus de capacité de batterie sur l’iPhone 6 Plus compense largement la consommation supérieure de l’écran, ce qui explique que son autonomie soit si bonne. En comparaison, l’autonomie de l’iPhone 6s est forcément décevante.
Pas qu’elle soit particulièrement mauvaise — disons simplement que nous avions oublié qu’un iPhone pouvait finir la journée avec moins de 20 % de batterie restante. Le « choc » des premiers jours s’efface progressivement, pas l’impression que la batterie ne passera pas la journée. Les câbles Lightning sont revenus sur nos bureaux.
La stabilisation optique aussi
Écran, batterie, ne reste qu’une différence principale entre les deux modèles : seul le plus grand des deux bénéficie d’un mécanisme de stabilisation optique. Or l’iPhone 6s déclenche le plus lentement possible, afin d’éviter une montée en sensibilité qui révélerait les défauts de son capteur 12 Mpx. Trop lentement, souvent, pour que les photos soient parfaitement nettes (lire : iPhone 6s : un excellent appareil photo quand il n’est pas frustrant).
Sur l’iPhone 6s Plus, ce problème est tempéré par la stabilisation optique, qui compense efficacement les tressaillements et les petits mouvements. Mais l’iPhone 6s n’en profite pas : le problème est encore accentué par les habitudes prises en utilisant l’iPhone 6 Plus. Nous l’avons déjà dit, nous le redisons : si vous prenez l’« iPhonographie » au sérieux, choisissez le plus grand de deux iPhone.
Au final, regrettons-nous notre choix ? Non : on apprend à faire avec les spécificités de l’appareil photo de l’iPhone 6s, et nous finirons par nous faire à la moindre autonomie, que rattrape la meilleure prise en main. Cela ne signifie pas pour autant que nous détestions nos iPhone 6 Plus ; cela signifie simplement que nous préférons aujourd’hui l’iPhone 6s, et que le choix entre les deux tailles d’écran mérite réflexion, même d’une génération à l’autre.