Les officiels américains ont sorti la grosse artillerie pour dire pis que pendre du chiffrement des données intégré à iOS 8. Eric Holder, le ministre de la Justice de l’administration Obama et James Coney le directeur du FBI, se sont déjà exprimés sur le sujet l’an dernier, le premier qualifiant l’iPhone de « téléphone de choix pour les pédophiles », le second qu’il importait pour les autorités d’avoir accès aux données dans le cas, par exemple, d’un kidnapping d’enfants.
Les gros sabots sont donc de sortie pour des responsables qui ont fait bien peu de cas de la confidentialité des données privées durant ces dernières années. Edward Snowden, en déballant au grand jour les dispositifs mis en place pour la surveillance des citoyens connectés, a provoqué une prise de conscience chez les éditeurs de logiciels et les constructeurs pour mieux sécuriser les informations de leurs utilisateurs. Au grand dam, donc, de toutes les officines de sécurité américaines et d’ailleurs.
Cyrus Vance Jr., le procureur de Manhattan, en a rajouté une épaisse couche durant une émission de radio : l’iPhone allait devenir rien de moins que l’appareil de communication « de choix pour les terroristes ». Vance n’y va pas par quatre chemins, en affirmant qu’Apple avait mis au point un téléphone contenant une zone « sombre » dans laquelle les autorités ne peuvent pas piocher d’informations, même avec un mandat de justice.
Il est vrai qu’Apple a eu l’occasion, à plusieurs reprises, d’affirmer n’avoir aucun moyen de déchiffrer les données d’un iPhone sous iOS 8, ce que Tim Cook a réitéré lors d’un sommet sur la cybersécurité mi février (lire : Tim Cook : sans vie privée, « nous risquons notre mode de vie »). Sur Android, les choses sont plus compliquées (ou plus simples pour la police), Google n’ayant pas encore activé le chiffrement du contenu sous Lollipop, malgré les promesses du moteur de recherche.