Gaioz Nigalidze, champion géorgien du jeu d’échecs, a eu besoin, lors d’un tournoi à Dubaï, de satisfaire à beaucoup de besoins naturels. Un peu trop, même : cette propension à filer très souvent aux toilettes a éveillé les soupçons de son adversaire, qui s’en est ouvert auprès des juges de la compétition. Ces derniers ont rapidement découvert que Nigalidze y cachait un iPod touch, sur lequel il enregistrait tous les mouvements de la partie dans une application qui analysait l’emplacement des pièces pour simuler des solutions.
Le « champion », qui a débuté sa carrière en 2007 (cette même année où Apple a lancé son premier iPhone…), a évidemment été disqualifié du tournoi, et ses deux titres nationaux sont fortement contestés. D’après les règles mises en place par la FIDE, la fédération internationale des échecs, il pourrait être interdit de compétition pendant 15 ans.
Si l’histoire peut faire sourire, le scandale éclabousse sérieusement le petit monde feutré des échecs. Nigel Short, champion anglais de la discipline, souhaite que la fédé resserre très sérieusement les boulons, en instituant une interdiction d’exercer automatique de deux ans pour tous ceux pris à tricher de la sorte. La triche a toujours existé dans ce sport (voir ci-dessous), mais avec l’apport des nouvelles technologies et la miniaturisation de l’électronique, elle est de plus en plus difficile à repérer.
Short voudrait également que les fraudeurs puissent être poursuivis en justice, ce qui pousserait les amateurs à réfléchir à deux fois avant de faire jouer un iPhone ou un iPod touch à leur place.