Aucun opérateur français ne s'est engagé derrière l'Apple SIM mais en coulisses, tous ou presque discutent avec Apple, écrit Le Figaro. Ce système est apparu à la rentrée avec les nouveaux iPad. Les iPad cellulaires américains et anglais sont vendus avec une SIM tout ce qu'il y a de plus classique mais où iOS permet de lui affecter à la volée un opérateur plutôt qu'un autre. Rien n'empêche le client de changer de fournisseur sans être contraint d'aller chercher une nouvelle SIM en boutique ou d'en commander une. De même, en déplacement à l'étranger, un utilisateur peut basculer temporairement sur un forfait local plus avantageux.
Pierre Louette, le directeur général adjoint d'Orange, exprime l'inquiétude d'Orange et de ses pairs à voir « Apple concurrencer les opérateurs avec son propre système, qui est fermé, sans être soumis aux mêmes règles en termes de concurrence ». À ce jour, aucun des acteurs n'a exprimé publiquement sa volonté de devenir "compatible" avec l'Apple SIM.
La crainte est de voir Apple s'immiscer trop avant dans leur relation avec leurs clients et que cette Apple SIM ne soit aussi utilisée à terme dans les iPhone. Dans les faits, poursuit le quotidien, tout le monde discute avec Apple à l'exception notable de Free. L'intérêt avancé est de figurer comme l'opérateur par défaut avec qui sera initiée la première connexion lorsque le client veut activer sa SIM et choisir un forfait.
Il convient cependant de tempérer le scénario idéal promis par ce principe de carte SIM "neutre". Aux Etats-unis, plusieurs opérateurs participent mais pas tous et pas dans les même conditions. Verizon, l'un des deux plus gros, a dit non, et son principal adversaire, AT&T bloque la carte SIM dès lors qu'on choisit l'un de ses forfaits (lire AT&T verrouille la carte SIM universelle d'Apple).
Quant à l'idée de voir l'Apple SIM utilisée sur l'iPhone, Greg Joswiak avait récemment écarté cette hypothèse. Le responsable marketing produit d'iOS expliquait à Recode que les iPhone sont principalement achetés chez les opérateurs. L'Apple SIM n'a donc aucun intérêt puisqu'on prendra forcément les forfaits de l'enseigne. En revanche, les iPad sont bien plus souvent achetés dans les boutiques d'Apple et il s'agissait de simplifier la vie de l'utilisateur qui veut lui associer un forfait.
En marge de cette SIM, certains opérateurs voient également Apple arriver sur l'un de leur nouveaux terrains de jeu, celui du paiement sans contact par NFC. Orange a lancé depuis le début de l'année son service et son app Orange Cash en partenariat avec VISA (uniquement). Il marche dans les villes de Caen, Lille, Nice, Rennes et Strasbourg ou sur des sites web. Il fonctionne avec pas mal de terminaux Android mais n'en n'utilise pas leur capteur d'empreinte (lorsqu'ils existent).
L'arrivée d'Apple sur ce terrain pose donc problème à ces acteurs, d'autant qu'Orange ne pourra pas exploiter la puce NFC des derniers iPhone ni leur capteur d'empreinte pour tenter de proposer son service (lire Comme Touch ID, la NFC sera d'abord réservée à Apple Pay. D'après le Figaro, Orange, la RATP et la SNCF n'arrivent pas à se mettre d'accord sur l'usage de la NFC pour acheter des titres de transport. Un usage parmi d'autres de ces nouveaux moyens de paiement avec un potentiel très important. Les protagonistes butent cependant sur des questions d'argent. Cela ne veut pas dire qu'Apple va forcément rafler la mise, mais la Pomme a maintenant une solution plutôt pratique à faire valoir et en train d'être rodée à grande échelle aux Etats-Unis.