Le saphir synthétique va-t-il devenir la nouvelle lubie des fabricants de smartphones ? Une manière de se donner un peu de prestance sinon de se faire mousser. Huawei a confirmé auprès d’Engadget qu’il entendait utiliser ce matériau pour protéger l’écran d’une nouvelle version de son Ascend P7, son modèle de 5 pouces.
On n’est toutefois pas très loin de l’effet d’annonce puisque le représentant du fabricant a insisté sur le caractère exclusif de cette offre. Cet Ascend ne sera vendu que sur son site en Chine. Il n’existera qu’en petites quantités, avec un premier lot commercialisé en septembre et un second en novembre.
En février dernier, un site coréen affirmait que Xiaomi avait commandé 50 000 terminaux avec du saphir pour une sortie en fin d’année. Un autre chinois, Vivo, était aussi sur les rangs d’après une rumeur de la fin juillet.
D’autres appareils utilisent déjà ce revêtement. Dans le haut du panier il y a Vertu avec ses téléphones Android de « haute couture » qui en utilisent sur la dalle de leur écran. Chez l’opérateur Verizon, le Brigadier de Kyocera l’a également adopté pour son écran de 4,5 ». Sans abonnement, l’appareil est vendu 400$. Il est présenté comme un modèle robuste pour des contextes d’utilisation pas spécialement tendres. Son teasing avait rebondi sur le flot de rumeurs entourant l'iPhone 6.
Les investissements d’Apple dans un site de production de saphir dépassent le demi milliard de dollars. À ce niveau d’implication, on s’attend à ce que la marque s’assure une disponibilité à des coûts et dans des quantités que ne sauraient égaler ses concurrents avant quelques temps. Comme ce fut le cas à l’époque du premier iPod nano en 2005, pour lequel Apple avait fait main basse sur la production mondiale de mémoire flash adaptée à son baladeur.
En février dernier, Mark Shuttleworth, le patron de Canonical, qui supervise la distribution GNU/Linux Ubuntu, avait parlé de cet intérêt de la Pomme pour ce matériau : « Apple s'est accaparée les trois années de production du même écran en saphir que nous voulions pour l'Edge ». Un Edge qui devait en habiller son écran. En définitive, Canonical n’a pas réussi son pari de lever suffisamment de fonds pour fabriquer son smartphone.