Morgan Adams, un développeur spécialiste de Flash, est revenu à l'occasion d'un long article sur l'absence de support de Flash sur iPhone et iPad. Il rappelle que si Flash n'est pas supporté sous iPhone OS, ce n'est pas (uniquement) pour ses problèmes de performance ou d'autonomie.
C'est aussi parce qu'une propriété fondamentale de Flash ne peut pas fonctionner sur la plupart des interfaces tactiles, en tout cas celles conçues par Apple. Cette propriété, c'est le "mouseover", qui change l'état d'un objet au survol de la souris : un bouton d'une couleur donnée, qui changerait de couleur, par exemple, quand l'utilisateur passerait sa souris dessus.
Cette fonction est très largement utilisée : les boutons du lecteur vidéo de YouTube changent d'aspect et déploient des menus au passage du curseur ; les menus déroulants en Flash utilisent cette fonction, tout comme la plupart des jeux Flash. Or sur iPhone OS, il n'y a point de curseur — et donc de survol du curseur.
Apple pourrait très bien décider de supporter Flash : le contenu serait en effet visible, en lieu et place des légos bleus qui s'affichent aujourd'hui, mais dans la plupart des cas, l'utilisateur ne pourrait tout simplement par interagir avec le contenu.
Plusieurs solutions à ce problème pourraient être imaginées, du changement de conception des contenus à de nouveaux gestes multitouch émulant le mouseover (après tout, le mouseover Javascript est à peu près correctement supporté sur iPhone). D'un côté, on imagine mal les développeurs se débarrasser d'une fonction si utile et utilisée pour un seul OS, si populaire soit-il dans le monde des smartphones. Et on imagine mal Apple complexifier ses gestures pour le seul Flash.
Certains brevets d'Apple sur la détection de la proximité d'un doigt, avant même qu'ils ne touchent l'écran, pourraient résoudre ce problème, dans un horizon plus ou moins lointain, mais là encore, se pose le problème du retour de l'information à l'utilisateur : on voit mal la firme de Cupertino utiliser un curseur virtuel…
La situation est donc un peu plus complexe que les piques de Steve Jobs et les réponses d'Adobe ne semblent le laisser penser, et ni le premier, ni la seconde, ne peuvent facilement y répondre. Morgan Adams, lui a trouvé une solution : sur un ordinateur de bureau, c'est le contenu Flash de son site qui est affiché, mais sur iPhone, son site est animé grâce aux animations CSS3 dans Webkit. Via Roughly Drafted