John Sargent, patron de Macmillan, grande maison d'édition américaine et partenaire d'Apple pour la vente de livres sur l'iPad, a confirmé que les relations sont extrêmement tendues avec Amazon.
Jeudi dernier, Amazon a stoppé net et sans sommations la vente de tous les ouvrages de Macmillan, lesquels ne sont plus disponibles qu'au travers des boutiques de vendeurs tiers. Sargent, dans une lettre ouverte à ses auteurs et à leurs agents littéraires a confirmé un désaccord de fond avec Amazon sur le prix de vente des versions électroniques (voir l'article Bisbilles entre Amazon et l'un des partenaires de l'iPad).
Il explique que Macmillan souhaite voir ce marché évoluer vers un principe de tarification variable - de 5,99$ à 14,99$ - selon l'ouvrage. Des e-Book qui le plus souvent sortiront en même temps que la version papier. Le modèle d'un partage de revenus où 30% revient aux distributeurs a également ses faveurs. Sans citer l'App Store et ses concurrents, il s'agit d'une claire acceptation du principe instauré sur ces plateformes de vente de logiciels.
Selon Sargent, ce nouveau modèle permettrait même à Amazon de gagner plus d'argent. Pour autant la firme de Jeff Bezos ne semble pas décidée à changer son approche, où les livres pour le Kindle sont vendus à un tarif globalement unique et à un prix plus bas (9,99 $ en général).
John Sargent voit dans les conditions de Macmillan une base plus viable pour stimuler la concurrence avec l'arrivée de nouvelles plateformes de vente et de nouveaux appareils, ainsi que pour assurer des revenus équilibrés aux auteurs et éditeurs, tout en offrant aux clients des prix jugés raisonnables.
Apple et l'iPad ne sont jamais cités dans la déclaration du patron de Macmillan, mais on devine entre les lignes que l'arrivée de ce nouvel acteur dans le livre électronique semble à même de redistribuer les cartes entre les acteurs… et de chambouler leurs relations.
Macmillan fait partie des cinq maisons d'éditions qui ont signé avec Apple pour son applications iBook. On verra ces prochaines semaines si un front commun se dégage vis à vis d'Amazon…