Jeff Bezos le patron d'Amazon doit vraiment goûter l'arrivée d'Apple dans son pré carré du livre électronique, une arrivée aussi discrète que celle d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Rupert Murdoch, patron de News.corp et par la même de l'éditeur HarperCollins a dit très clairement qu'il entendait revoir le prix de vente de ses ouvrages pour le Kindle. HarperCollins, comme Macmillan qui a fait plier Amazon sur la même question, compte parmi les 5 partenaires d'Apple avec l'iPad (voir l'article Amazon/Macmillan : la guerre éclair).
Ce 2 février, lors de la présentation des derniers résultats financiers de son groupe, Murdoch a expliqué qu'il n'aimait pas le principe d'Amazon de tout vendre à 9,99$". HaperCollins touche au minimum 14$ sur un e-book, mais ce nivellement par le bas du tarif de vente et surtout son unicité est jugée comme dévalorisante pour ce média par Murdoch et une mauvaise manière faite aux vendeurs de livres papier. Même s'il dit apprécier le livre électronique et les économies qu'il autorise, le magnat préfère disposer d'une "marge de manoeuvre" dans le choix des tarifs. Une flexibilité à la hausse et à la baisse que lui promet Apple (ndr : il est loin le temps où Steve Jobs vantait la simplicité d'un prix unique pour la musique…).
On trouvera sur l'iPad des livres vendus parfois à des prix moins élevés que ceux de l'équivalent papier, mais ce ne sera pas systématiquement le cas, comme le faisait Amazon. Un Amazon, a conclu Murdoch, qui est prêt à s'asseoir et "renégocier les prix".
Après Macmillan et HarperCollins on peut se demander si la même scène ne va pas se répéter avec Simon&Schuster, Hachette et Penguin… Quant à Steve Jobs, le patron d'Apple aura réussi en l'espace de quinze jours à s'en prendre à Adobe, Google et donc Amazon, ce qui n'est pas un mince exploit en si peu de temps.