Le curseur métamorphe apparu avec iPadOS 13.4 est le résultat de travaux et de développements que l'on peut faire remonter à la sortie en 2015 de la nouvelle interface de tvOS, a raconté Craig Federighi à TechCrunch.
On peut leur trouver un air de famille lorsqu'on passe le curseur sur une icône et que l'on fait remuer celle-ci en bougeant son doigt ou sa souris. Les icônes sur l'iPad s'agiteront à la manière des affichettes de films et des boutons d'applications sur l'Apple TV.
L'iPad a maintenant un curseur dans son interface mais pas n'importe quel pointeur. Il change de forme en fonction d'où il se trouve et de ce qu'il survole. Il est attiré par les éléments interactifs de l'interface lorsqu'on commence à être proche d'eux — évitant ainsi de demander à l'utilisateur trop de précision dans ses déplacements — et sa forme première n'est pas la flèche traditionnelle, mais une grosse puce, pour rappeler la trace virtuelle laissée par un doigt en contact avec l'écran tactile (lire aussi Astuce : un curseur plus naturel avec un trackpad sous iPadOS 13.4 pour le voir en action).
En interne, les designers d'Apple s'amusaient de voir les rumeurs autour d'un système de souris-curseur pour l'iPad car personne n'imaginait que cette équipe puisse s'engager dans une approche non conventionnelle. Ce qui les a d'autant plus motivés à remettre à plat ce que devrait être un curseur pour l'iPad.
Deux lignes directrices ont été suivies, la première est que sur l'iPad le tactile a la priorité. Ensuite qu'il s'agit de l'ordinateur d'Apple le plus flexible dans ses possibilités.
« Il y a eu toute une réflexion sur la manière de faire en sorte que divers éléments fonctionnent ensemble », explique Federighi, qui ajoute : « Nous savions qu'il fallait un curseur très tactile qui n'exige pas un excès de précision ». L'interface de l'Apple TV, que l'on manipule à distance, avait déjà permis d'aborder ces problématiques. Mais sur l'iPad on manipule beaucoup plus de choses : « On savait qu'avec le texte, l'utilisateur devait avoir un retour plus précis ».
Dans une même interface, le comportement de ce curseur doit ainsi s'adapter en permanence au contexte, selon que l'utilisateur l'envoie par exemple sur une icône (avec un effet d'inertie à son approche) ou à un endroit exact dans un mot.
Le curseur doit refléter constamment ces cas de figure. Tantôt c'est une puce, tantôt une barre — dont la dimension varie en fonction de la taille du texte autour, pour montrer tout de suite à quelle grosseur on tapera —, tantôt il absorbe la forme du bouton d'interface qu'il a touché pour mieux montrer où il se trouve… et pour le côté fun de la chose (les apps dont l'interface ne suivent pas à la lettre les principes d'Apple doivent être adaptées pour profiter de ces subtilités, ce sera le cas par exemple pour Microsoft Office à l'automne).
« Nous avons pris le parti de concevoir le curseur de manière à garder l'expérience tactile de l'iPad, sans changer fondamentalement l'interface utilisateur », poursuit Federighi. Puisque tout le monde n'en aura pas l'utilité ou même ne le verra : « Les clients qui n'utiliseront peut-être jamais un trackpad avec leur iPad n'auront rien à apprendre de nouveau, tandis qu'il sera idéal pour ceux qui alternent entre le tactile à l'écran et le trackpad ».
Une difficulté s'est posée avec le cas des pages web, puisque le curseur entre alors dans un espace où rien n'est forcément prévisible. C'était au curseur de s'adapter aux zones éventuellement interactives d'une page et non l'inverse :
Ça a été une aventure intéressante de voir comment appliquer et perfectionner au mieux ces règles. Par exemple, les sites web font toutes sortes de trucs — ils ont leur propre manière de réagir lorsqu'on survole quelque chose, parfois aussi, la zone cliquable d'un élément n'est pas celle à laquelle aurait pensé l'utilisateur. Nous avons dû examiner attentivement tout cela, de façon à proposer d'emblée un niveau de compatibilité aussi élevé avec le web qu'avec les apps de tierces-parties.