Les iPad Pro de 2018 sortiront mercredi, et comme toujours, Apple a fourni quelques exemplaires à la presse en amont. C’est aujourd'hui que l’embargo a été levé et les journalistes ont publié leur avis. En attendant notre prise en main et en attendant notre test complet de la tablette, voici ce qui ressort des premiers tests !
Cet article compile les avis de The Verge, du Wall Street Journal, de TechCrunch, de Cnet, de Laptop Mag, d’Engadget et de Daring Fireball.
Un matériel impeccable…
Apple a largement modifié le design de ses tablettes et les deux iPad Pro de 2018 héritent d’un nouveau style, très différent de l’ancien. Précisons avant toute chose que le constructeur a fourni à tout le monde un iPad Pro 12,9 pouces gris sidéral, le modèle le plus haut de gamme avec un téraoctet de stockage et la connexion cellulaire. Toutes les tablettes ont été accompagnées d’un clavier et d’un stylet, ce qui représente au total une note de 2 473 € sur l’Apple Store français1.
Avant même de parler de l’écran, les tranches sont toutes parfaitement plates, ce qui permet de poser la tablette à la verticale sans soutien (ce qui n’est pas une bonne idée). Voilà qui change des arrondis que l’on avait jusque-là, avec des avis en général très positifs de la part des journalistes, même s’il y a des nuances.
Magnifique redesign pour Scott Stein de Cnet, Chris Velazco d’Engadget apprécie surtout la finesse et l’allègement qui simplifient la prise en main. Tout le monde s’accorde à dire que cet iPad Pro est particulièrement bien conçu et c’est la meilleure tablette sur le marché et de loin. Comme le résume Nilay Patel de The Verge, « Apple a encore une fois créé un appareil mobile qui embarrasse le reste de l’industrie ».
Ce nouveau design est aussi beaucoup plus sérieux, moins « amical » et plus « business », note Matthew Panzarino de Techcrunch. C’est surtout le cas avec le modèle gris sidéral testé par tous les journalistes, et ce côté sérieux ne convainc pas tout le monde. David Pierce du Wall Street Journal évoque un design de prototype, avec les grosses bandes pour les antennes au dos, et un côté très utilitaire.
Nilay Patel de son côté ne trouve pas ce design déplaisant, mais il faut un petit peu de temps pour s’y faire, souligne-t-il. Quant à John Gruber, il considère que c’est non seulement le plus bel iPad, mais aussi le plus bel appareil iOS jamais conçu, ce n’est pas rien. Et il glisse en passant qu’il espère retrouver ce même genre de design sur un iPhone.
Parmi les points soulignés par les testeurs, l’appareil photo dépasse toujours autant au dos de la tablette. Il faut dire que les iPad Pro sont très fins, avec 5,9 mm sur la fiche technique, et Apple a été obligée de créer un tout nouvel appareil pour le caser dans ce corps affiné. Nouveau capteur de 12 mégapixels, nouvel objectif à cinq éléments, pour un résultat inférieur à celui des iPhone XS et XR, jugent unanimement les journalistes, mais très correct malgré tout. Ils ne se sont pas tellement attardés sur ce point, tout au plus pour noter que le mode Smart HDR est de la partie.
Ce design plus carré est utile pour les accessoires associés aux iPad Pro, mais nous y reviendrons ultérieurement. En attendant, sur l’aspect extérieur, le plus gros changement concerne l’écran naturellement. La nouvelle génération hérite de la même dalle LCD que l’ancienne version, avec la même résolution de 264 ppp, la même vitesse de rafraichissement de 120 images par seconde (ProMotion), mais des bords arrondis et des bordures affinées. Apple parle d’un écran qui va de bord à bord, mais comme le note The Verge, c’est un abus de langage.
Il y a bien des bordures autour de l’écran, mais sur le 12,9 pouces testé ici, il y en a beaucoup moins que sur l’ancien iPad Pro. La différence se fait surtout en haut et en bas, où les iPad avaient encore de grosses bordures bien épaisses. Résultat, cette tablette de près de 13 pouces est maintenant nettement plus petite et agréable à prendre en main, quasiment exploitable à une main, relève le journaliste d’Engadget. Celui de TechCrunch ajoute que cette génération est nettement plus équilibrée que l’ancienne et bien plus portable qu’avant. Même avec un clavier en plus, il trouve la tablette plus agréable à transporter que son MacBook Pro 13 pouces. Même son de cloche pour Daring Fireball, qui indique même avoir parfois oublié qu’il utilisait la grande tablette.
L’écran se rapproche des bords sans atteindre la finesse de bordures d’un iPhone récent. En revanche, il reprend les autres caractéristiques et en premier lieu des bords arrondis. D’ailleurs, Apple parle de « Liquid Retina Display » pour les iPad Pro comme pour l’iPhone XR, alors même, note Nilay Patel, que l’écran de la tablette est bien meilleur que celui du smartphone. Matthew Panzarino va dans le même sens et à part pour les noirs, forcément moins profonds que l’OLED, le rendu de cette dalle LCD est jugée vraiment excellent.
Les bords arrondis ont obligé Apple à modifier les pixels de sa dalle, avec des éléments plus fins sur les côtés. C’est un écran très bon, et encore meilleur maintenant qu’il peut réagir même sans déverrouiller la tablette. Comme les iPhone récents, toucher l’écran suffit à sortir l’appareil de veille. Et puis il intègre Face ID sans encoche, ce qui plait à tout le monde.
Parlons-en, de Face ID, qui vient en remplacement du bouton d’accueil avec Touch ID. Apple l’a intégré dans les bordures de l’écran, il n’y a donc pas d’encoche et le capteur est quasiment invisible. Sur la majorité des photos fournies par les sites qui ont testé l’iPad Pro, on ne voit pas l’emplacement dédié au système de caméra True Depth, même s’il reste visible avec la bonne lumière.
Rien de gênant donc et Cnet indique toutefois qu’on oublie en général sa présence. C’est probablement aussi parce que Face ID fonctionne dans n’importe quel sens : vous pouvez déverrouiller la tablette en portrait ou en paysage, voire à l’envers, cela fonctionnera systématiquement. Apple a ajouté des indications pour vous signaler que votre main couvre le capteur, ou bien vous conseiller de regarder vers le bas pour que la reconnaissance se fasse bien.
Ce Face ID est aussi rapide que celui de l’iPhone, et Matthew Panzarino se demande même si les angles ne sont pas meilleurs, sans en être certain pour autant. Un iPad étant tenu plus loin, le capteur bénéficie naturellement d’un meilleur angle. Quoi qu’il en soit, le système a fait ses preuves sur l’iPhone et il fonctionne ici aussi bien, quelle que soit votre utilisation de la tablette. Nilay Patel glisse dans son test qu’avec un clavier externe, taper deux fois la barre d’espace lance automatiquement l’identification et déverrouille iOS, ce qui est apparemment très rapide et pratique.
Avant d’en venir à l’utilisation, TechCrunch détaille les progrès réalisés par les quatre haut-parleurs et surtout les microphones. Comme les anciens modèles, les iPad Pro de 2018 sont équipés de quatre haut-parleurs, avec à chaque fois un tweeter pour les aigus et un woofer pour les basses. Le son est ample et très puissant, et Apple a amélioré leur utilisation notamment dans FaceTime, où les quatre sont utilisés en même temps pour amplifier encore davantage le son.
Le journaliste de Cnet indique que le volume nettement plus fort fait vibrer toute la tablette et que l’iPad Pro est, plus que jamais, un candidat pour remplacer un téléviseur. Même idée chez Daring Fireball, où l’on souligne que la séparation stéréo est très bonne.
Les iPad Pro gagnent aussi un cinquième microphone, utilisé pour annuler le son ambiant lorsqu’une paire de microphones enregistre en stéréo. La tablette s’aligne ainsi sur les iPhone de 2018 pour les enregistrements vidéo, ce devrait aussi être très apprécié en visioconférence. Les micros servent aussi à « Dis Siri », et Laptop Mag a relevé dans son test que cela fonctionnait parfaitement, même à bonne distance.
… handicapé par un logiciel à la traîne
Tous les tests, sans exception, font ce constat : l’iPad Pro est une superbe tablette, avec des performances incroyables, mais un système d’exploitation qui n’en tire pas parti. iOS 12 a été particulièrement pauvre en nouveautés pour les tablettes, même si le système reprend l’interface et la gestuelle des nouveaux iPhone, puisque l’appareil a perdu le bouton d’accueil.
Comme sur l’iPhone X et ses successeurs donc, la barre d’accueil est affichée en bas de l’écran, on glisse vers le haut pour revenir à l’écran d’accueil, ou bien pour afficher les apps récentes. Autant de gestes intuitifs, surtout si vous avez déjà utilisé un smartphone, conclut le journaliste de The Verge, tout en ajoutant qu’il y a beaucoup de gestes à découvrir et que certaines actions demandent un petit peu de temps. En particulier, la différence entre le geste pour afficher le dock et celui pour revenir à l’écran d’accueil n’est pas toujours très évidente.
Néanmoins, ce n’est pas ce point que critiquent tous les journalistes à propos d’iOS 12, y compris les plus enthousiastes comme Matthew Panzarino de TechCrunch. Ce dernier indique qu’Apple n’en fait pas assez avec le logiciel et qu’il est grand temps que le constructeur se débarrasse de l’idée qu’iOS doit rester un système unique pour l’iPhone et la tablette. Une idée que l’on retrouve partout, notamment sous la plume de Nilay Patel qui indique que les barrages imposés constamment par le système constituent la plus grosse limite de l’iPad Pro.
Plusieurs tests, dont celui du Wall Street Journal, évoquent l’une de ces limitations : Safari qui veut afficher des sites mobiles ou renvoyer vers une app de l’App Store, même sur un écran de 12,9 pouces. Cette limitation a rendu David Pierce « fou », et il souhaiterait avoir un navigateur digne d’un ordinateur traditionnel, comme Google l’a fait avec les Chromebooks. Son confrère de Cnet évoque le multitâche, toujours trop limité, et il voudrait afficher plus de deux apps à la fois, voire les glisser dans des fenêtres.
Les performances ne sont jamais un problème, l’Apple A12X des iPad Pro est un monstre nettement plus puissant que n’importe quelle autre tablette, ou même de la majorité des ordinateurs traditionnels. Tous les journalistes sont d’accord pour saluer la performance, qui est parfois très utile. L’un des collègues de Nilay Patel de The Verge a monté une vidéo avec Adobe Premiere Rush et son export est aussi rapide sur l’iPad Pro que sur son iMac professionnel, pour prendre un exemple très concret.
Le port USB-C est un parfait représentant de ces limites liées au logiciel. Apple a opté pour ce connecteur à la place du Lightning et sur le papier, c’est un changement qui ouvre les possibilités pour l’iPad Pro. C’est un connecteur USB 3.1 gen 2, il est donc capable de monter à 10 Gbit/s, ce qui est deux fois plus que le MacBook 12 pouces. Et vous pouvez utiliser ce connecteur pour brancher directement la tablette à un hub (USB-C ou USB-A), à un adaptateur Ethernet, une sortie HDMI, un lecteur de cartes mémoire, un clavier externe, un microphone USB… en moyenne, tout cela fonctionne bien.
Le journaliste de Cnet n’a pas réussi à brancher directement la tablette à un écran USB-C toutefois. Et surtout, la gestion d’un écran externe n’a pas changé du tout et elle est toujours aussi peu utile. Sauf pour les apps qui ont une prise en charge particulière, iOS 12 affiche la même chose sur l’écran de la tablette et sur le moniteur externe. On ne profite même pas d’une taille élargie, il y a des bandes noires sur le côté. Rien ne change, si ce n’est que les apps peuvent exploiter un écran 5K… reste à savoir pourquoi. Pour le moment, cet avantage apporté par l’USB-C n’est pas vraiment exploité.
C’est la même chose pour l’autre usage naturel de l’USB : transférer des données. Sur ce point aussi, les iPad Pro de 2018 n’améliorent pas les choses et leur port USB-C ne sait gérer qu’un seul type de fichiers, et dans un seul cadre très précis : la connexion à un appareil photo ou à un lecteur de carte mémoire, pour décharger des photos et vidéos. Cela fonctionne exactement comme avant, avec les mêmes limites qu’avant. Nilay Patel se plaint de ne pas pouvoir importer les fichiers dans Lightroom plutôt que dans Photos et il n’y a pas vraiment de bonne solution à l’heure actuelle.
Le seul avantage apporté par l’USB-C sur ce point, c’est que vous pouvez utiliser le même câble ou le même lecteur de carte que pour votre Mac. Pour le reste, iOS n’a pas progressé et même s’il est possible de brancher et alimenter une clé USB-C ou un disque dur externe, cela ne servira à rien. L’app Fichiers ne peut pas lire le contenu de l’espace de stockage, elle ne peut pas exporter des éléments dessus, elle ne peut rien faire de tout cela… Et quand le journaliste de The Verge demande des explications, Apple lui répond que les apps de l’App Store peuvent prendre en charge ce matériel.
Le connecteur USB-C d’un iPad Pro sert à charger la tablette elle-même et Mark Spoonauer de Laptop Mag regrette au passage que le câble fourni soit d’un mètre seulement, ce n’est souvent pas assez long. Apple fournit un chargeur de 18 W, six de plus qu’avant, mais pas assez puissant pour la recharge la plus rapide, qui peut se faire en 30 W, note encore ce journaliste. Le côté pratique de cette norme est qu’elle permet aussi de charger un appareil USB. Un iPhone, par exemple, mais aussi une Switch peut être chargée à partir de l’immense batterie de l’iPad. David Pierce a testé et il a réussi à recharger entièrement son iPhone alors qu’il restait 34 % de batterie, en ne vidant qu’un cinquième de la batterie de la tablette.
Et puisque l’on parle de batterie, quid de l’autonomie ? Les tests n’ont duré que quatre jours, pas assez pour la majorité des sites et plusieurs tests n’en parlent pas du tout. Scott Stein indique qu’il peut travailler une journée complète avec l’iPad Pro, même si c’est juste en fin de journée. Laptop Mag a réalisé un test de navigation web et l’iPad Pro 12,9 pouces a atteint 13,14 heures, c’est la meilleure tablette de leurs tests. On ne sait pas s’il y a une différence entre les deux tailles et on manque globalement de recul, il faudra y revenir ultérieurement.
Pour en finir avec l’USB-C, notons que c’est le seul connecteur proposé sur les iPad Pro, la prise jack ayant disparu de la tablette, quelques années après les iPhone. Certains journalistes critiquent toujours ce choix, surtout pour un appareil professionnel glisse The Verge, mais la majorité fait avec. Le journaliste de Laptop Mag glisse ainsi que c’est un problème pour certains utilisateurs, mais qu’une bonne partie est déjà passée au Bluetooth. En tout cas, on comprend pourquoi les AirPods étaient dans le paquet laissé aux journalistes…
Des progrès indéniables sur les accessoires, au prix cher
Outre les nouveaux iPad Pro, Apple a aussi présenté deux nouveaux accessoires, ou plutôt deux accessoires mis à jour. L’Apple Pencil change de design, avec un côté plat qui vient se positionner le long de la tablette, à la fois pour ne pas le perdre, pour l’appairer et pour le charger. Le choix du design pour la tablette prend alors tout son sens, et tous les tests saluent ce choix d’Apple.
Des aimants maintiennent le stylet solidement en place, parfaitement aligné dans sa position de recharge. C’est presque assez solide pour tenir la tablette par le Pencil, souligne Matthew Panzarino, mais il s’enlève facilement quand on en a besoin. Et le journaliste de TechCrunch ne manque pas d’éloges pour cette nouvelle version de l’accessoire, il juge qu’Apple a corrigé tous les points négatifs de l’ancien modèle. Le stylet ne roule plus quand on le pose, il se recharge sans fil, la prise en main est meilleure grâce à son plastique mat et ProMotion fait des merveilles pour réduire la latence.
Cnet a passé le stylet à la caricaturiste du New Yorker Liza Donnelly et elle a noté un changement de perception. Le stylet accroche davantage à l’écran, ce qui ressemble plus à la sensation de la pointe d’un crayon sur du papier. De son côté, The Verge a fait tester le stylet à Demi Lee, l’une de ses journalistes qui est aussi dessinatrice et elle a aussi beaucoup apprécié les progrès réalisés par ce modèle. Seule réserve, le double-tap pour changer d’outil n’a pas toujours fonctionné comme elle l’aimait, alors que Matthew Panzarino juge la fonction parfaite, même s’il faudra attendre une meilleure prise en charge des apps tierces.
Le journaliste de TechCrunch cite quand même l’exemple de Procreate, une app de dessin qui prend en charge la fonction et permet d’associer le geste à un menu radial qui affiche plusieurs options directement accessibles. Pour lui, ce geste qui rappelle celui des AirPods est devenu très vite naturel et cet accessoire est le plus gros argument en faveur des nouveaux iPad Pro, une vraie réussite de la part d’Apple. Même son de cloche chez John Gruber, qui indique que c’est l’une des meilleures deuxième génération de produits sorties chez Apple.
Tous les tests rappellent toutefois un point faible : ce nouveau stylet ne fonctionne qu’avec les iPad Pro de 2018 et l’ancien modèle ne fonctionne pas avec les nouvelles tablettes. Pour ne rien arranger, son prix augmente, de 36 € en France. Voilà qui est un petit peu dur à avaler, et ce n’est pas le seul accessoire dont le tarif augmente.
Apple a aussi revu le Smart Keyboard, cette coque/clavier pour iPad et la version pour la tablette de 12,9 pouces est désormais vendue 219 €, soit 30 € de plus que le modèle précédent. Certes, pour ce prix, l’accessoire couvre aussi le dos de l’appareil, et Apple a réussi à le faire sans aucun accessoire externe visible. Le seul changement de design est la position du Smart Connector, au dos plutôt que sur la tranche. Mais le clavier est maintenu par une série d’aimants et l’ensemble est très solide, d’après les premiers retours.
Apple a aussi abandonné la conception sophistiquée de l’ancien Smart Keyboard, qui pouvait se replier totalement et qui compliquait le design. Nilay Patel apprécie cette simplification et le fait que le clavier replié soit moins épais qu’avant, mais il regrette aussi le manque de souplesse et le fait que le clavier soit derrière l’iPad et sous les doigts en utilisant l’appareil comme une tablette.
Contrairement à Microsoft avec sa Surface Pro, ou Google avec la nouvelle tablette Pixel, ce clavier ne propose que deux angles fixes. C’est mieux qu’un seul, certes, mais ce n’est pas toujours assez. Matthew Panzarino salue la stabilité de l’iPad Pro une fois sur le clavier, c’est bien mieux qu’avant et suffisant pour un usage confortable sur les genoux. Le journaliste d’Engadget de son côté n’apprécie pas forcément le revêtement en tissu qui assure malgré tout une étanchéité au clavier, mais il a réussi à écrire pendant de longues sessions à l’iPad grâce au Smart Keyboard.
Scott Stein de Cnet a lui aussi écrit son test sur l’iPad Pro, y compris sur les genoux pendant ses trajets en transports en commun et cela a fonctionné. Mais il trouve que cette association entre l’iPad et le clavier n’est pas idéale pour écrire. Déjà parce que le modèle de 12,9 pouces est trop grand, ensuite parce qu’iOS 12 ne permet pas d’ouvrir plus de deux apps à la fois, et surtout parce qu’il voudrait un trackpad sous son clavier. Ce serait surtout utile, ajoute le journaliste, pour la phase de relecture et de retouche.
Pour conclure : pas encore de quoi remplacer un ordinateur… en attendant iOS 13 ?
Tous les tests résumés ici vont finalement dans le même sens. L’iPad Pro est une formidable tablette, encore meilleure dans cette nouvelle génération qui améliore de nombreux points, et Apple est en avance sur toute l’industrie sur le plan matériel. L’Apple A12X est un monstre qui laisse de nombreux ordinateurs bien plus puissants en théorie sur le carreau, l’écran est magnifique, les quatre haut-parleurs sont puissants et agréables, l’Apple Pencil est meilleur qu’auparavant…
Tout irait pour le mieux, mais au bout du compte, pas un journaliste n’a pu se passer d’un ordinateur (un Mac en général) pour terminer son test. Chris Velazco n’a pas pu utiliser l’iPad Pro pour publier son article, la version iOS de Safari étant trop limitée pour le système de publication d’Engadget. Il a aussi été contraint de repasser sur son Mac pour ajouter un watermark à ses photos, alors même qu’il les avait importées et éditées sur l’iPad, dans Lightroom.
Nilay Patel résume bien l’état d’esprit à suivre pour pouvoir adopter un iPad à la place d’un ordinateur : il faut connaître les limitations d’iOS et apprendre à les contourner. Impossible d’importer des photos directement dans Lightroom ? Adobe va mettre à jour son app avec un raccourci qui pourra importer les dernières photos et les supprimer de la photothèque. Bref, c’est possible, mais c’est un « hack », juge le journaliste qui considère que l’ordinateur devrait s’adapter à son usage, pas l’inverse.
Pour finir sur une note plus positive, notons comme David Pierce que toutes ces limitations sont uniquement d’ordre logiciel. Toute mise à jour d’iOS pourra améliorer la situation et on attend beaucoup d’iOS 13. Les rumeurs disaient d’ailleurs qu’Apple avait prévu beaucoup plus de nouveautés pour iOS 12, mais avait choisi d’en repousser certaines pour prendre le temps de les terminer correctement. Est-ce que les iPad Pro de 2018 étaient prévus pour sortir avec ces fonctions ?
https://www.youtube.com/watch?v=LykS0TRSHLYSi c’est le cas, ils révèleront tout leur potentiel dans un an, avec iOS 13. En attendant, comme l’indique Laptop Mag, les iPad Pro sont plus puissants que n’importe quelle autre tablette et si vous n’avez pas besoin des fonctions traditionnelles d’un ordinateur, il n’y a rien d’aussi bien sur le marché.
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En fait, les journalistes ont même reçu une paire d’AirPods, donc la note serait plutôt de 2 652 €. ↩︎