Apple tenait aujourd’hui un événement vraiment spécial. Par son lieu, d’abord : il s’est déroulé à « l’école des champions », Lane Tech College Prep, le plus grand lycée de Chicago et l’un des plus grands lycées américains. Par son organisation, ensuite : il était présenté comme une « sortie de classe », où des « ateliers » ont suivi l’« assemblée générale », dans une ambiance décidément scolaire. Par ses annonces enfin : Apple a présenté un nouvel iPad de 9,7 pouces prenant en charge le Pencil.
Qu’il est loin, le temps où la firme de Cupertino donnait des Apple II aux écoles californiennes, et même celui où les enseignants donnaient des cours de langues avec l’iPod et des cours de maths avec l’iMac ! Concurrencée par Microsoft et surtout par Google, Apple n’est plus en terrain conquis dans le monde de l’éducation. Aux États-Unis comme ailleurs, la plupart des écoles et des collèges préfèrent les ordinateurs portables aux tablettes, jugées moins robustes et moins pratiques (et souvent plus chères).
Google promeut le web ? Apple peut se targuer de proposer 200 000 apps éducatives dans l’App Store. Même si les cahiers des charges exigent souvent la présence d’un clavier, Apple sait qu’elle peut concurrencer les Chromebooks avec un iPad d’entrée de gamme, que son réseau d’enseignants « sensibilisés » n’aura aucune difficulté à recommander aux décideurs. Mais elle sait que le prix ne fait pas tout : si le monde de l’éducation s’est détourné des produits Apple, c’est aussi parce que Google propose des outils de gestion d’une puissance inégalée.
Apple ne s’est donc pas contentée de présenter un nouvel iPad, mais aussi Schoolwork, un nouveau service gratuit concurrençant directement Google Classroom1. Intégré aux applications par le biais de ClassKit, il permet de donner des devoirs aux élèves, de les noter et de suivre leur progression. Surtout, les comptes iCloud des élèves ne possèdent plus seulement 5 Go, mais 200 Go de stockage. Outre ces nouveautés, Apple a rappelé l’existence du programme Apple Teacher de formation des enseignants aux technologies maison, du système School Manager de gestion des comptes, ou des fonctions de partage d’iPad.
Mais bien sûr, Apple a présenté un nouvel iPad. Il était grand temps que les technologies inaugurées par l’iPad Pro ruissellent : le nouvel iPad — appelons-le iPad 6 — prend en charge l’Apple Pencil. C’est une évolution plus qu’une révolution, un « simple » iPad avec un bouton d’accueil plutôt qu’un capteur Face ID, des bordures autour d’un écran de 9,7 pouces, et un processeur A10 Fusion. Mais il vaut 359 € seulement2, et même 299 € pour les institutions éducatives, qui bénéficient par ailleurs d’une ristourne de 10 € sur l’Apple Pencil.
L’iPad 6 ne change pas la face du monde — mais jamais Apple n’a offert autant pour si peu. La firme de Cupertino a renouvelé son partenariat avec Logitech, qui proposera un étui renforcé pour 99 €, et un stylet pour les enfants à 49 €. Les Smart Cover sont toujours proposées à 45 € en gris anthracite, bleu nuit, rouge, blanc, et rose des sables. Ce nouvel iPad est accompagné de mises à jour des applications de la suite iWork, qui gagnent des fonctions d’annotation avec l’Apple Pencil. Pages, en particulier, intègre les fonctions d’iBooks Author (qui apparaît donc sur iPad… mais disparaît de facto).
« L’iPad est notre vision de l’avenir de l’ordinateur, et des centaines de millions de personnes dans le monde l’utilisent au quotidien pour travailler, étudier ou se divertir », explique Greg Joswiak. Le vice-président d’Apple responsable du marketing produit poursuit : « ce nouvel iPad 9,7 pouces offre toutes les caractéristiques de notre iPad le plus apprécié, et cette version améliorée permet de promouvoir la créativité et l’apprentissage ». L’iPad 6 est disponible dès aujourd’hui dans 25 pays, dont la France, la Belgique, la Suisse, et le Canada.