La grande difficulté d'Apple en ce moment, c'est de relancer les ventes d'iPad. Et le Californien fait face à un problème auquel il n'a pas souvent été confronté. Il a du mal à convaincre le grand public d'acheter ses nouveaux modèles, au contraire des entreprises qui s'équipent massivement. Dernier exemple en date : United Airlines va s'équiper de 50 000 terminaux iOS. Ce chiffre comprend à la fois des tablettes et des smartphones.
Mais si Apple ne parvient pas à vendre davantage de tablettes auprès du grand public, c'est parce que les précédents modèles vieillissent bien. Tous les modèles ne sont pas égaux toutefois.
Je suis frappé de voir autour de moi des iPad 2 et des iPad mini 1re génération continuer à rendre de précieux services dans bien des salons. Certes, ce ne sont pas des foudres de guerre. Ils sont même très lents si toutes les mises à jour possibles ont été faites. Pour un geek, c’est même insupportable… Ils ne permettent pas d'utiliser la dernière version d'iOS ainsi que d'exploiter des fonctionnalités récentes comme Split View.
Mais pour bien des utilisateurs (les mêmes qui parviennent à survivre avec un disque dur comme support de stockage principal ?), cela suffit : regarder une vidéo sous YouTube, consulter un PDF ou un livre, faire tourner deux trois petits jeux… Pour ces « vieux » terminaux, cela ne pose pas de problème. Et manifestement, cela suffit au bonheur de bien des utilisateurs.
Le nombre de fois au hasard des discussions où j'ai entendu « cette tablette est increvable », « elle tourne toujours comme une horloge » ou « je suis étonné par les graphismes de certains jeux que je fais fonctionner dessus ». Je suis le premier surpris à voir certains jeux assez récents tourner convenablement sur l’iPad mini qu’un « jeune public » a régulièrement (pas suffisamment selon lui) l’occasion d’utiliser.
L'autre point qui ne cesse de m'étonner avec ces iPad, c'est l'autonomie. J'ai ce même iPad mini depuis le premier jour de sa commercialisation et je suis subjugué par son autonomie. Il tient la charge pendant de nombreuses heures. On peut le laisser dans un coin, le reprendre au bout de quelques jours, et alors qu'on s'attend à devoir le recharger, il s'illumine illico presto.
Comme je le disais plus haut, tous les modèles ne sont pas égaux. Si l'iPad 2 et l'iPad mini ont finalement assez bien vieilli, il y a au contraire le premier iPad avec écran Retina qui s'en tire beaucoup moins bien. Clairement, dès le début, le système sur puce n'était pas suffisamment puissant pour exploiter son écran Retina. Ce n'est sans doute pas un hasard si Apple avait à l'époque procédé à une mise à jour seulement six mois plus tard avec un processeur beaucoup plus puissant.
- Test de l'iPad 3 (mars 2012)
- Test de l'iPad 4 (octobre 2012)
Finalement, on peut se demander si le problème de l'iPad ne vient pas en partie de là. À l'image des Mac, les tablettes d'Apple vieillissent plutôt bien.
Mais revenons à ce que l’on disait sur les performances plus haut. Si les anciens iPad vieillissent plutôt bien, il y a un véritable gouffre en matière de performances avec les modèles actuels. C’est une grosse différence avec la gamme Mac, dont les performances font depuis longtemps du surplace. Toutefois, cela ne suffit pas à convaincre les utilisateurs à renouveler leur équipement.
Mais l'iPad a ses problématiques bien à lui, comme celui d'être coincé entre le Mac d'un côté et l'iPhone avec son écran toujours plus grand de l'autre. Le plus gênant peut-être, c'est que la tablette en tant que telle n'a que peu évolué sur la forme depuis sa présentation en 2010. Certes, Apple l'a affiné au fil du temps. Mais c'est à peu près tout.
Elle l'a doté d'accessoires intéressants comme son crayon ou encore son clavier, mais rien qui bouleverse absolument la donne. Peut-être parce qu’ils sont en option d’ailleurs… L'autre nouveauté apparue récemment sur les iPad, c'est ce Smart Connector dont on ne comprend toujours pas à quoi il sert vraiment.
Lorsque l'on parle des difficultés de l'iPad, on évoque souvent volontiers les lacunes logicielles d'iOS sur ce point. Cela ne fait aucun doute qu'iOS a encore une grosse marge de progression pour exploiter le potentiel de l'iPad. Mais ce serait vraiment réducteur de réduire cela à un problème strictement logiciel.