Le chiffre d’affaires baisse, les bénéfices baissent, les ventes d’iPhone baissent, les ventes d’iPad baissent, les ventes de Mac baissent… mais Tim Cook assure que les résultats du troisième trimestre fiscal d’Apple « présentent un nombre de signes encourageants ». C’est qu’avant même les nouveautés de la rentrée, l’activité semble frémir grâce à l’iPhone SE et l’iPad Pro.
L’iPhone SE, d’abord. En tombant à 595,26 $, le panier moyen de l’iPhone a connu une baisse inédite de 9,80 %, que Luca Maestri attribue au succès de l’iPhone le moins cher. Le directeur financier d’Apple ne s’attend toutefois pas à ce que cette tendance s’accentue dans les prochains mois : l’iPhone SE attirerait surtout de nouveaux clients.
Or Apple est en train de rattraper la demande, qu’elle avait grossièrement sous-évalué au lancement de l’iPhone SE, accentuant du même coup la dépression du marché. La demande satisfaite, les ventes d’iPhone SE devraient se tasser, et la part des renouvellements vers un iPhone 6s ou 6s Plus mécaniquement remonter. Ce qui ne veut pas dire que les ventes d’iPhone remonteront cet été, entendons-nous bien.
L’iPad Pro, ensuite. Le panier moyen de l’iPad a connu lui aussi un mouvement d’une ampleur inédite, mais cette fois à la hausse : il a pris 18,04 % pour atteindre 490,05 $. Si les ventes d’iPad continuent de baisser, elles ont été sensiblement supérieures aux attentes — multipliez les deux chiffres, et vous obtenez un chiffre d’affaires en hausse pour la première fois depuis plus de deux ans.
Si l’effet de l’iPad Pro 12,9 pouces semblait se faire attendre, c’est qu’il est très limité : le regain d’intérêt pour les tablettes d’Apple passe surtout par l’iPad Pro 9,7 pouces. Alors que l’iPad mini a longtemps tiré les ventes vers le haut, le format original s’impose plus clairement aujourd’hui, du fait d’un changement de morphologie du marché.
Bien que ses ventes baissent, l’iPad a gagné des parts du marché des tablettes aux États-Unis, concentrant 84 % des achats supérieurs à 200 $ selon NPD. Mais seuls 63 % des particuliers américains imaginent acheter une tablette dans les six prochains mois, et ceux qui en ont déjà une vont la garder pendant de longues années. La croissance de ce segment passe aujourd’hui par le monde de l’entreprise.
Plus de 70 % des entreprises sondées par NPD comptent acheter des iPad à la rentrée, pour moitié des iPad Pro. Apple promeut sa tablette de manière bien plus prosaïque, parce que son marché est très pragmatique : il ne cherche pas « un appareil magique et révolutionnaire », mais un appareil capable de remplacer avantageusement un PC. Voilà pourquoi la firme de Cupertino n’a pas fini de parler de ses partenariats avec SAP et Cisco, ainsi que de sa gamme d’accessoires.