La gamme d’iPad Air a-t-elle fait son temps ? La première génération de ce modèle affiné et allégé a été lancée en octobre 2013, suivie un an plus tard par un iPad Air 2 qui a longtemps représenté le summum de la tablette (iOS comme Android, d’ailleurs). Alors qu’en 2015, on attendait assez logiquement un iPad Air 3, Apple a rebattu les cartes avec l’imposant iPad Pro.
La tablette de 12,9 pouces n’est peut-être pas le succès commercial espéré par Apple, mais elle n’en représente pas moins un mètre étalon technique. Le constructeur y a glissé de nombreuses innovations, à commencer par le support d’un stylet crayon aux performances inédites pour un périphérique de ce genre.
On ne s’attendait pas nécessairement à ce qu’Apple adapte les technologies de l’iPad Pro dans l’iPad Air 3. Après tout, le constructeur aurait pu laisser à la grande tablette tout l’attirail jugé « professionnel » et se contenter sur le modèle de 9,7 pouces de mettre à jour le processeur, d'améliorer l’appareil photo et d'ajouter deux ou trois autres bricoles histoire de justifier le passage d’une génération à une autre. Mais les rumeurs annoncent un produit bien plus ambitieux qui pourrait bien marquer une nouvelle rupture dans la famille iPad.
iPad Air 3 ou iPad Pro de 10 pouces ?
Le portrait-robot de l’iPad Air 3 tel que les rumeurs l’ont brossé font penser à une version « mini » de l’iPad Pro, plutôt qu’à une nouvelle génération d’iPad Air.
Parmi les points communs supposés entre les deux tablettes :
- Support de l’Apple Pencil
- Quatre haut parleurs
- Port Smart Connector
- Processeur A9X/M9
- 4 Go de RAM
- Capacités de stockage identiques (32/128 Go en Wi-Fi, 128 Go Wi-Fi + cellular)
Les différences seraient moins nombreuses mais à l’avantage du futur modèle :
- Appareil photo de 12 mégapixels (contre 8 sur l’iPad Pro)
- On peut parier sur le même Touch ID plus rapide de l’iPhone 6s
Et évidemment, l’écran resterait de 9,7 pouces, contre 12,9 pouces sur le grand modèle. En somme, on serait tout simplement en face d’un iPad Pro de 9,7 pouces : plus petit évidemment, moins encombrant, plus mobile et presque aussi capable que son grand frère qui bénéfice bien sûr d’un écran plus grand et mieux défini (2 732 x 2 048, contre 2 048 x 1 536).
La présence supposée du Smart Connector est intéressante à plus d’un titre. Ce port propriétaire sera mécaniquement présent sur plus d’appareils. Cela devrait attirer les fabricants d’accessoires vers cette connectique, dont les avantages sur le Bluetooth sont de taille : le jumelage est immédiat, le périphérique tire son jus de la batterie de la tablette et les mises à jour logicielles sont facilitées.
Un deuxième appareil avec un port Smart Connector aurait donc pour effet d’animer un peu le marché des accessoires : actuellement, on en compte… deux seulement. Ce sont deux claviers dont un, celui d’Apple, n’est même pas proposé en AZERTY (lire : iPad Pro : test du Smart Keyboard et du Logitech CREATE, des claviers qui frappent à côté). Le constructeur aurait dans ses cartons une déclinaison de son Smart Keyboard pour ce nouvel iPad Pro plus petit.
Ça reste dans la famille
L’iPad Pro devrait donc devenir une famille, comme peuvent l’être l’iPad mini et l’iPad Air proposés en deux déclinaisons chacun. Il s’agit surtout d’un effet de gamme tarifaire, la Pomme se contentant de vendre chaque fois deux générations différentes : les iPad mini 2 et iPad Air, tous deux sortis en 2013, côtoient les iPad mini 4 et iPad Air 2 plus récents.
Avec ce nouvel iPad Pro, Apple commercialiserait donc deux tablettes d’une même famille lancées à quelques mois d’écart... quitte à décevoir, voire faire enrager quelques possesseurs du modèle de 12,9 pouces qui n’en pouvaient plus d’attendre l’iPad Air 3. Le nouveau catalogue aurait en tout cas l’avantage d’élaguer et de simplifier les gammes d’iPad.
L’avenir du reste de la famille est lui aussi à peu près fixé par la rumeur. Exit l’iPad Air premier du nom, au revoir l’iPad mini 2. On passerait donc de 5 à 4 iPad, avec une distinction plus claire entre le haut de gamme (les deux Pro) et le milieu de gamme qui se décline en deux tailles d’écran. Les performances de l’iPad Air 2 et l’iPad mini 4 sont proches même si, contrairement à ce que Phil Schiller avait fièrement annoncé lors de la présentation de la tablette de 7,9 pouces, les composants internes ne sont pas tout à fait identiques.
Parce que nous sommes joueurs, nous vous proposons ci-dessous le possible catalogue à venir, avec pour le nouvel iPad Pro des prix entre le grand frère et l’iPad Air 2.
Pourquoi conserver les mêmes tarifs pour l’iPad Air 2 et l’iPad mini 4 ? On peut penser qu’il n’y a aucune raison qui pousserait Apple à baisser ces prix. Après tout, l’iPad Pro de 9,7 pouces est un tout nouveau modèle qui ne remplace pas une version existante.
Même en restant à 499 €, l’iPad Air 2 conserverait son statut de tablette iOS au meilleur rapport qualité/prix : ce tarif n’a pas évolué depuis son lancement en 2014. Un exploit quand on sait à quel point Apple peut avoir la main lourde au moment de prendre en compte la variation des taux de change.
L’iPad mini 4 ayant été lancé en septembre dernier, on voit mal comment Apple pourrait baisser son prix si tôt. La disparition de l’iPad mini 2 pourrait faire quelques malheureux : on soupçonne en effet que son petit prix (tout est relatif chez Apple) en fait le chouchou des institutions scolaires.
Si les tarifs ne changent pas par rapport à ceux actuels, le prix moyen de l’iPad, toutes gammes confondues, devrait logiquement augmenter. C’est toujours bon à prendre en cette période de disette des ventes, même s’il ne faudra sans doute pas s’attendre à des miracles.
Après avoir fait le ménage dans ce catalogue d’iPad, il restera à Apple le plus difficile : développer un système d’exploitation à la hauteur des possibilités de ces tablettes. iOS 10 a beaucoup à prouver dans ce domaine (lire : Non, l’iPad n’est pas encore condamné) !
Illustration du bandeau : davitydave, CC BY-NC