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Test de l’iPad Pro : design, prise en main et performances

Mickaël Bazoge

vendredi 13 novembre 2015 à 15:30 • 114

iPad

L’iPad Pro est un monstre. C'est la première impression qui se dégage en sortant la nouvelle tablette de son emballage, et c'est aussi l'impression qui reste après quelques jours d'utilisation. L'iPad Pro est un monstre, donc, avec ce que cela comporte comme avantages et comme inconvénients.

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Par bien des aspects, l’iPad Pro n’est pas une tablette, c’est un ordinateur de bureau transportable. Une sorte de chimère dont le représentant le plus connu n’est autre que la Surface Pro de Microsoft. Impossible de ne pas comparer la tablette-ordinateur de l’éditeur de Windows avec l’iPad géant d’Apple. Les concepts sont globalement similaires, et les prix dans la même fourchette.

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Apple pourra s’en défendre autant qu’elle le veut, mais il est indéniable que les deux produits partagent plus qu’un air de famille : ils ont été conçus pour occuper la même place sur le marché, entre la tablette et l’ordinateur portable.

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Sorti de sa boîte, l’iPad Pro est… un grand iPad. Difficile de le nier ! Le design est sensiblement identique d’un modèle à un autre : on retrouve un châssis en aluminium (avec la bande en plastique pour l’antenne dans le cas du modèle Wi-Fi + cellular), les chanfreins sur les bords, les deux boutons pour le volume (le bouton de blocage de l’orientation ne reviendra pas), un port Lightning sur la tranche inférieure, le bouton d’accueil Touch ID, la sortie jack audio et bien sûr le bouton d’allumage sur la tranche supérieure.

iPad Pro (12,9 pouces), iPad Air 2 (9,7 pouces), iPad mini 3 (7,9 pouces) — Cliquer pour agrandir

Un (vraiment) grand écran

L’iPad Pro a tout de même quelques signes distinctifs — en dehors de la taille de son écran, évidemment. Dans les angles de l’appareil des trous pour les haut-parleurs ont été percés (la tablette en embarque quatre, rien de moins). Et le port Smart Connector est présent sur la tranche de gauche : ces trois contacts permettent aux claviers compatibles d’être alimentés en énergie et de transmettre des informations entre le clavier et la tablette.

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En dehors de ces menues différences, la vraie nouveauté visible de cet iPad, c’est évidemment son écran. Il est immense (12,9 pouces) et bien défini : 2 732 x 2 048, contre 2 048 x 1 536 sur l’iPad Air 2. Les deux tablettes partagent la même résolution de 264 ppp (326 ppp sur l’iPad mini). Comme sur les dernières tablettes, la dalle de l’iPad Pro est laminée (la couche LCD et le verre ont fusionné) et traitée avec un revêtement antireflet ; en pleine lumière l’écran restera difficile à lire, mais dans un environnement de bureau ou à la maison, il n’y a pas grand chose à redire.

Apple n’a pas profité de l’occasion pour intégrer dans l’écran la technologie 3D Touch apparue avec les iPhone 6s et 6s Plus. Dommage que l’iPad Pro n’ait pas été la première tablette sensible à la pression, mais il est vrai qu’Apple promeut beaucoup l’usage de l’iPad Pro avec l’Apple Pencil qui lui, intègre des capteurs de pression. Il n’empêche qu’on aurait bien vu des Quick Actions et le duo dynamique Peek & Pop dans les applications.

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Si on fait chou blanc du côté de 3D Touch, Apple a par contre mis au point un système innovant de rafraîchissement de l’écran, dans le but d’économiser de l’énergie — un poste stratégique au vu du nombre de pixels à illuminer : 5,6 millions !

Quand la tablette ne capte aucun mouvement sur la surface de la dalle, ou quand aucun contenu ne bouge, elle ralentit le taux de rafraîchissement de l’écran à 30 images/seconde (30 Hz). En revanche, dès qu’il se passe quelque chose sur (ou dans) l’écran, le taux de rafraîchissement double pour passer à 60 images/seconde (60 Hz). Dans les faits, on ne fait pas la différence évidemment.

Finissons ce tour du propriétaire en évoquant deux « omissions ». D’une part, le capteur Touch ID n’est pas celui des iPhone 6s. La réactivité de l’identification de l’empreinte digitale est identique à celle que l’on connaissait avec les précédents iPhone et iPad : c’est rapide, mais pas fulgurant.

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Apple nous a expliqué que l’on n’était pas forcément amené à allumer aussi souvent un iPad qu’un iPhone, et c’est encore plus vrai avec l’iPad Pro qui se destine moins à un usage « sur le pouce ». Mais cette raison pourra paraître bien faible et surtout, elle ne tiendra plus quand l’année prochaine ou plus tard, Apple sortira un iPad Pro 2 équipé d’un Touch ID aussi véloce que sur l’iPhone 6s…

L’autre « absence » encore plus étonnante, c’est celle de la fonction « Dis Siri » lorsque la tablette n’est pas branchée au secteur. Qu’on se rassure, l’assistant intelligent est bien présent évidemment (en maintenant la pression sur le bouton d’accueil), mais la requête « Dis Siri » lancée à la volée ne fonctionnera que si la tablette est en charge.

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On perd beaucoup de l’intérêt de cette fonction si pratique avec l’iPhone 6s et l’Apple Watch. C’est d’autant plus bizarre (et Apple n’a pas su nous donner d’explication) que l’iPad Pro emporte un coprocesseur M9 dont l’écoute en continu en attente de « Dis Siri » est l'une des missions.

Prise en main

Avec un format qui représente pratiquement deux iPad Air l’un à côté de l’autre et un poids de 713 grammes, l’iPad Pro n’est pas un produit particulièrement maniable. Il pèse littéralement au bout des bras et si le tenir avec une seule main est possible, cela ne dure jamais très longtemps.

C’est encore plus le cas si l’on aime lire allongé dans le lit : l’iPad Pro n’est pas adapté à ce genre d’usage, à moins de poser la tablette sur le torse (attention au basculement inopiné vers la tête !) ou de l’utiliser calé sur un de ses coins quand on se place sur le côté du corps. Ce problème est moins présent avec l’iPad Air 2 (437 grammes) et absent de l’iPad Mini (298 grammes).

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Rapidement, on envisagera l’achat d’un étui de type Smart Cover afin de maintenir la tablette sur un bureau. Apple aurait pu nous épargner cet achat additionnel qui ajoute du poids et du volume à un produit qui n’en a vraiment pas besoin, avec l’intégration d’une béquille. Microsoft en a fait un des arguments de vente de sa Surface, et il faut reconnaître que la version inaugurée avec la génération Pro 3, qui permet de positionner la tablette selon de nombreux angles, est plutôt réussie.

Si Microsoft y arrive, pourquoi pas Apple ? Mais intégrer une béquille dans l’iPad Pro aurait sans doute contrevenu au langage de design si cher à Jony Ive. Sans oublier les revenus tirés de la vente d’étuis et de claviers…

La béquille de la Surface RT n’avait qu’un seul angle — Cliquer pour agrandir

Si on ne possède pas de sacoche suffisamment grande pour accueillir l’appareil (les sacs des dames sont définitivement exclus), il faudra emporter l’iPad Pro sous le bras ou à la main. Là aussi, le transport est peu pratique, l’encombrement de la tablette étant vraiment important. Dans les transports en commun, utiliser l’engin a un petit côté incongru — en tout cas, on ne passe pas inaperçu.

En fait, l’iPad Pro ne se vit guère autrement que posé sur une surface plane ou lorsque l’on est assis dans un fauteuil, la tranche de la tablette sur les genoux. De fait, on peut presque parler de « tablette de bureau » que l’on pourra coupler avec un clavier Bluetooth ou un des périphériques spécialement conçus à cet usage (comme le CREATE de Logitech).

Des performances aussi grandes que le produit

Avec ses processeurs Ax basés sur l’architecture ARM, Apple a les mains libres pour développer des puces selon ses besoins, sans avoir à attendre derrière un partenaire. Ces processeurs sont de plus en plus puissants, à un point tel que les dernières générations peuvent rivaliser, en termes de performances brutes, avec des puces « de bureau ».

C’est encore plus le cas avec cet iPad dont le processeur A9X (double cœur, 64 bits, cadencé à 2,26 GHz) est sacrément véloce. Il met une claque à ses prédécesseurs comme on pouvait s’y attendre. Le test réalisé dans Geekbench, qui mesure les performances des processeurs dans les tâches mono-core ou en multi-core, ne dit pas autre chose.

Les barres les plus longues signalent les meilleures performances — Cliquer pour agrandir

En tâches mono-core, l’A9X est clairement au-dessus de la mêlée. En revanche, pour les tâches multi-core, l’A8X de l’iPad Air 2 (toujours bon pied bon œil !) et l’A9 de l’iPhone 6s restent encore dans la course.

La comparaison est moins aisée quand il s’agit d’opposer l’A9X à des processeurs Intel, les deux architectures ARM et X86 étant bien différentes. Néanmoins, les mesures réalisées par ArsTechnica ont le mérite d’annoncer la couleur et de préparer le terrain à de futurs Mac équipés de processeurs « maison » : l’A9X est au niveau du Core i5-6300U cadencé à 2,4 GHz qui équipe la Surface Pro 4, et un poil en dessous du Core i5 à 2,7 GHz du MacBook Pro Retina 13 pouces.

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On apprend aussi que la puce de l’iPad Pro met minable le Core M 1,1 GHz du MacBook Retina, mais aussi la déclinaison cadencée à 1,3 GHz (lire : A9X : l'iPad Pro aussi puissant qu'un MacBook Pro Retina).

Le bench GFXBench 3.1, qui mesure lui les performances graphiques et la qualité du rendu en OpenGL ES 3.1, marque une amélioration réelle du test T-Rex, en particulier en 1080p Offscreen pour l’iPad Pro.

Les barres les plus longues sont pour les meilleures performances — Cliquer pour agrandir

On l’avait déjà dit avec l’iPad Air 2, et on va le redire à nouveau : la puissance de l’iPad Pro restera virtuelle si les développeurs n’en tirent pas parti. Et pour le moment, force est de constater qu’aucun jeu ni aucune application ne savent quoi faire de ces performances… ce qui est encore le cas avec l’A8X pour la vaste majorité des apps.

Il faut néanmoins reconnaître que l’A9X, secondé efficacement par les 4 Go de RAM, offre un écrin particulièrement véloce pour iOS 9. Tout est parfaitement réactif, ce qui n’est plus le cas avec les iPhone 6 et 6 Plus sous la même version. On retrouve sur l’iPad Pro la même rapidité d’exécution d’interface que sur les iPhone 6s (et c’est heureux).

Après une année d’utilisation d’un iPad Air 2, j’ai pu noter une réactivité légèrement meilleure sur l’iPad Pro ; rien d’ébouriffant dans mon utilisation de tous les jours, mais les applications se lancent effectivement plus rapidement comme dans ce comparo de lancement d’Asphalt 8 :

L'iPad Air 2 reste un appareil très performant, et devoir attendre une ou deux secondes supplémentaires n'est pas réellement un problème, mais évidemment le fait d'attendre encore moins longtemps devant l’iPad Pro est un bonus que je prends volontiers. Par ailleurs, après quelques séances de jeux, la tablette n'a pas montré de signes particuliers de chauffe à l'arrière.

Prochain épisode de notre test : iOS 9 et les applications.

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