Le tassement de la croissance de l’iPad se confirme. Le marché des tablettes est loin d’être saturé, d’autant qu’Apple continue à l’élargir au milieu de gamme premium, comme elle l’avait fait avec l’iPod mini ou, dans un autre, avec l’iPhone 5c. Il semble que l’explication soit à trouver dans le cycle de vie de l’iPad : entre l’iPhone et le Mac, la tablette d’Apple est plus proche du second que du premier.
Le marché de l’occasion, ou du moins la transmission à l’intérieur d’un cercle familial, sont incontestablement dynamiques. Ces phénomènes ne permettent cependant pas à eux seuls d’expliquer ce tassement, puisqu’ils touchent aussi le smartphone.
Il faut plutôt chercher du côté des usages : selon l’analyste Ben Bajarin, plus de la moitié des utilisateurs de tablettes partagent leur appareil avec une autre personne, un tiers avec plus de trois autres personnes. Voilà qui restreint la taille du public potentiel, alors que le smartphone est un appareil éminemment personnel.
Même s’il est encore un peu tôt pour pleinement l’affirmer, il semble aussi que les utilisateurs soient plus enclins à garder longtemps leur iPad, aussi longtemps qu’un Mac. Alors que le renouvellement des smartphones suit celui des contrats opérateur qui subventionnent l’acquisition d’un nouvel appareil, le cycle de vie d’une tablette est sans doute plus long.
Apple elle-même suggère qu’un iPad peut être conservé trois bonnes années, elle qui vendait encore l’iPad 2 il y a quelques semaines. Un iPad 2 qui bénéficie des dernières nouveautés logicielles (à quelques restrictions mineures près) et qui suffit amplement pour regarder des vidéos YouTube, relever des mails et consulter Facebook.
Enfin et là encore comme le Mac, l’iPad est clairement affecté par une forte saisonnalité : aux périodes de préparations de la rentrée scolaire et des fêtes correspondent les deux plus gros pics de ventes. L’iPad n’a donc plus la croissance explosive de ses débuts, mais il n’en reste pas moins le troisième pilier de l’édifice d’Apple, un pilier d’ailleurs peut-être plus solide maintenant qu’il tremble moins.