Toutes les rumeurs semblent d’accord : Apple a un nouveau Siri plus intelligent dans les cartons. Le New York Times a récemment remis une pièce dans la machine en citant quelques sources chez Apple, interrogées à propos de l'assistant. Selon elles, le Siri 2.0 se baserait sur l’IA générative pour tenir des conversations naturelles plutôt que d’uniquement répondre à des questions posées à la suite. Les personnes affirment que la nouveauté sera présentée dès la conférence d’ouverture de la WWDC, qui aura lieu le 10 juin.
Cupertino aurait cherché à rendre Siri plus efficace sur les tâches qu’il effectue déjà, comme « le lancement de minuteurs, l’ajout d’évènements à un calendrier ou d’objets à une liste de course ». Le nouveau Siri pourrait également résumer des messages. Les employés cités par le New York Times expliquent qu’Apple n’aurait pas prévu de lancer son propre tchatbot dans le style de ChatGPT.
Il faut dire que Siri avait bien besoin d’un coup de frais, l’assistant étant clairement largué face à un service comme ChatGPT étant donné qu’il ne peut répondre qu’à une liste de requêtes définies. Siri disposerait d’une architecture très compliquée à mettre à jour, tandis que la gestion du service aurait été chaotique en interne. L’arrivée de différents services d’IA depuis la fin 2022 a visiblement mis la pression à Apple, qui a carrément annulé son projet d’Apple Car pour se concentrer sur la technologie.
Apple voudrait rapprocher Siri de ChatGPT, mais ce serait compliqué
Plusieurs indices montrent qu'Apple s'apprête à se lancer, l'entreprise ayant commencé à parler ouvertement d’IA depuis quelques temps. Le MacBook Air M3 a été mis en avant comme le « meilleur ordinateur portable grand public au monde pour l’IA », tandis que l’intelligence artificielle a été un des éléments importants du dernier Keynote dédié aux iPad. Pour ce nouveau Siri, Apple voudrait insister sur le fait que l’assistant tourne en local au lieu de faire des allers-retours avec des serveurs distants.
Si cet argument va lui permettre de mettre en avant la « confidentialité » de l’iPhone, ce choix a aussi des inconvénients. Les gros modèles de langage hébergés dans de gigantesques centres de données sont logiquement plus puissants qu’une petite alternative tournant localement sur un téléphone. Les petits modèles peuvent se tromper plus facilement et parfois affirmer n’importe quoi, un phénomène surnommé « hallucination » dont il est bien difficile de savoir si on pourra un jour l’éradiquer.
On s’attend à ce que les premières nouveautés tournent localement, mais une partie des fonctions finira visiblement par reposer sur le nuage. Comme l’avait affirmé Bloomberg il y a peu, le New York Times indique qu’Apple serait actuellement en train de préparer des serveurs équipés de ses propres processeurs pour gérer une partie des tâches. Des discussions sont également en cours avec d’autres grands acteurs pour utiliser leur technologie.
ChatGPT dans iOS 18 : Apple aurait finalisé un accord avec OpenAI
La direction d’Apple s’inquiéterait de l’arrivée de l’IA, qui serait vue comme ayant le potentiel de remplacer iOS sur le long terme. La technologie pourrait aussi permettre l’arrivée de nouvelles « apps » (surnommées agents) laissant par exemple réserver un taxi ou noter un rendez-vous : de quoi mettre à mal l’App Store, véritable poule aux œufs d’or d’Apple. Sans son propre système d’IA, Cupertino craindrait que l’iPhone ne devienne qu’une « bête brique » face à la concurrence. Elle a encore de la marge : le flop de l'Humane Pin ou du Rabbit R1 montre qu’il faudra du temps avant de voir des gadgets IA véritablement convaincants.