Panique à Niort : le 23 juin dernier, l’application Météo dénonçait une qualité de l’air « extrêmement mauvaise », faisant prendre les restes de brouillard pour une chape de particules fines. À ceci près qu’aucune pollution particulière n’était à déplorer. Cet épisode a fait les choux gras de la presse locale, et prêterait à sourire si les applications n’étaient aussi peu fiables. Pourquoi les données de BreezoMeter présentées par l'application Météo divergent-elles tant des mesures effectuées par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air ?
« Nous sommes l’organisme de référence à l’échelle régionale », explique Isabelle Clostre, responsable de la communication d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. La France compte dix-huit associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) chargées par l’État de « surveiller et évaluer la qualité de l’air ambiant » et d’« informer quotidiennement le public sur la qualité de l’air observée et prévisible »1. Les Franciliens connaissent bien les messages diffusés par AirParif, mais la plupart des AASQA portent le même nom que la fédération Atmo France qui les chapeaute.
Entre 80 et 90 stations sont disséminées dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, en centre-ville comme au milieu des champs, au bord des autoroutes comme autour des sites industriels. Leurs capteurs mesurent la concentration de dioxyde d’azote (NO2), de dioxyde de soufre (SO2), d’ozone (O3), et de particules fines PM10 et PM2,52 afin de publier une moyenne horaire. Chaque trimestre, les AASQA publient aussi une moyenne annuelle de l’exposition au benzène, ainsi que du plomb ou de l’arsenic parmi d’autres polluants.
Avec quelques dizaines de stations, il est impossible de couvrir tous les coins et recoins de la troisième région de France. Comment Atmo est-elle capable de fournir des cartes de qualité de l’air à l’échelle de la rue ? « Les données des stations appuient notre travail de modélisation », explique Isabelle Clostre, « nous pouvons estimer la qualité de l’air des 4 029 communes de la région avec une résolution d’un kilomètre, et même de dix mètres dans les agglomérations ».