Le nouvel écran verrouillé d'iOS 16 ? Un « acte d'amour », comme l'a qualifié Craig Federighi auprès de TechRadar ! Le vice-président à l'ingénierie logicielle, ainsi qu'Alan Dye, son homologue attaché au design, ont détaillé ce qui constitue une des plus grosses nouveautés — la plus visible en tout cas — proposée aux possesseurs d'iPhone avec iOS 16.
iOS 16 s’inspire de l’Apple Watch pour repenser son écran verrouillé
Cet écran verrouillé personnalisable est le produit d'une stratégie mûrement réfléchie, dont on a pu voir la première brique il y a deux ans avec l'apparition des widgets pour l'écran d'accueil sur iOS 14. « Nous savions que c'était une pièce [de théâtre] en plusieurs actes, et nous savions que le prochain acte serait l'écran verrouillé », raconte Federighi.
L'écran verrouillé n'ayant quasiment pas évolué depuis iOS 7, Apple a vu ici une opportunité pour « faire quelque chose de vraiment grand, tout en restant très "Apple" et très personnel ». « Donc, cette année c'était un acte d'amour », s'amuse-t-il. L'équipe d'Alan Dye est allée très loin dans la réflexion, manifestement rien n'a été tabou, pas même l'horloge qui occupe le haut de l'écran. À un moment donné, il a même été envisagé de modifier complètement cet élément constitutif du design de l'iPhone.
Finalement, décision a été prise de laisser l'horloge à cet endroit, tout en proposant des couleurs et des polices supplémentaires. Dont cette version bold de la fonte San Francisco… « La typographie, c'est une vraie passion pour nous », raconte-t-il, « et nous avons un certain nombre de polices Apple, y compris pour des écritures non latines. Pour la première fois, nous laissons les utilisateurs choisir celle qu'ils veulent ».
San Francisco : Apple étire et compresse ses polices
Autre changement de taille pour l'écran verrouillé, les sujets sur les photos peuvent passer par-dessus l'heure. « Notre objectif a été de créer quelque chose qui soit plus "éditorial" », explique Dye, « et de donner à l'utilisateur la possibilité de créer un écran verrouillé qui finit par ressembler à la première page d'un magazine ou à une affiche de film ».
Par défaut, iOS 16 suggère une sélection de photos — et pas uniquement des photos prises en mode Portrait — qui pourraient bien coller sur l'écran verrouillé. Des dizaines de réseaux neuronaux sont ici à l'œuvre pour « juger » les clichés, décrit Federighi. Les photos sont choisies en fonction de la présence de personnes, de la manière dont elles sont cadrées, leurs expressions.
À cela s'ajoute des filtres, que les deux dirigeants préfèrent qualifier de « styles ». « Nous utilisons la segmentation [les possibilités de détourage des sujets sur les photos, ndr], les valeurs tonales, et toute notre compréhension de la scène qui nous aident à déterminer le traitement le plus intelligent pour chaque photo », précise Alan Dye.
L'écran verrouillé peut ne proposer que deux styles pour une photo, et c'est un choix conscient du système : iOS « pense » que si la photo ne rendra pas bien avec tel ou tel style, ce n'est pas la peine de la suggérer. « Vous obtenez quelque chose de tellement plus convaincant qu'un simple filtre posé sur la photo », abonde Federighi. Et tant pis pour ceux qui apprécient le mauvais goût !
La position des widgets à l'écran se limite à une ligne sous l'horloge, et quatre maximum, pas plus. « [Leur placement] est très intentionnel », assure le VP logiciel. « Ça aurait été très facile pour nous de dire "Hé, placez les widgets où vous voulez". En toute honnêteté, techniquement ça n'aurait pas été un défi ».
Mais Apple voulait conserver la « cohérence » de l'interface de l'iPhone tout en y introduisant de nouveaux éléments — et pour le coup, c'est le cas de ces widgets tout droit inspirés des complications de l'Apple Watch. Toutefois, le constructeur a exploré « toutes les possibilités de mettre de gros trucs partout sur l'écran », s'amuse Federighi.
L'équipe de design d'Apple a cet avantage de plancher sur les complications de watchOS, ce qui leur permet de savoir rapidement ce qui se voit bien ou pas, ce qui est utile ou pas. « Nous avons beaucoup appris sur les informations visibles en un clin d'œil et sur la manière de les représenter par dessus une grande variété d'images différentes », indique Dye.
Conserver une bonne lisibilité des widgets a été complexe, et il arrive encore que le résultat ne soit pas à la hauteur (voir les deux exemples ci-dessus). Pour réduire autant que possible les impairs visuels, Apple a développé en interne un outil logiciel pour s'assurer que les designs des widgets soient suffisamment « robustes » pour s'afficher correctement sur un maximum de photos. Évidemment, il sera toujours possible de tomber sur des problèmes de lisibilité.
Apple a également réfléchi à la possibilité de changer les deux boutons qui permettent de lancer la lampe-torche et l'appareil photo directement depuis l'écran verrouillé. « Nous avons testé de nouvelles idées », avoue Dye. Mais au bout du compte, Apple a décidé que les utilisateurs tiraient vraiment profit de ces deux fonctions, « et donc nous les avons laissées là où elles sont ». La personnalisation n'ira pas plus loin.