Le torchon brûle entre Facebook et Apple. Le réseau social s'est payé une page de publicité dans le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post pour dénoncer publiquement l'encadrement du suivi publicitaire qui devrait entrer en vigueur en début d'année prochaine dans iOS 14.
Se présentant comme défenseur des petites entreprises, Facebook affirme que la limitation des publicités ciblées aura un effet « dévastateur » pour celles-ci. Or, les petites entreprises connaissent déjà de grosses difficultés à cause de la crise actuelle, ajoute même le réseau social. D'après les estimations de Facebook, les publicités génériques génèrent 60 % de ventes en moins que les publicités personnalisées.
Pour appuyer son discours, le réseau social a publié sur son site web des déclarations de responsables de petites entreprises américaines qui se disent inquiets de ce changement. Sous ses airs de chevalier blanc, Facebook cherche surtout à défendre ses propres intérêts. La grosse entreprise de Mark Zuckerberg avait prévenu cet été que cette nouvelle mesure de confidentialité pourrait réduire de 50 % les revenus des annonceurs faisant partie de son réseau publicitaire Audience Network.
L'encadrement du suivi publicitaire va permettre aux utilisateurs de choisir s'ils autorisent ou non les éditeurs et publicitaires à exploiter un identifiant unique, l'IDFA, pour les pister au gré de leur utilisation. Prévue à l'origine dès la sortie d'iOS 14, Apple a repoussé cette mesure à début 2021 face à la protestation d'éditeurs de presse, de développeurs et de publicitaires.
Apple et Facebook se querellent de plus en plus ouvertement, le premier reprochant au second son gros appétit pour les données personnelles, tandis que le second critique le premier sur son contrôle unilatéral de l'App Store. Cette semaine encore, Facebook a profité de la présentation d'un plan européen de régulation des plateformes pour appeler à limiter le pouvoir d'Apple.