Sous la pression de Facebook, des éditeurs de jeux freemium et quelques autres, Apple a reporté la mise en place du nouveau mécanisme d'autorisation de suivi publicitaire. Cette alerte devait faire son apparition avec la version finale d'iOS 14, mais finalement elle ne sera active qu'au début de l'année prochaine (lire : Apple confirme le report du nouvel encadrement du suivi publicitaire dans iOS 14).
La collecte des IDFA (identifiants uniques qui permettent aux rĂ©gies publicitaires de pister l'utilisateur) sans autorisation provoque une plainte en Allemagne et en Espagne de Noyb, un groupe fondĂ© par Max Schrems, cĂ©lĂšbre activiste qui lutte pour le respect de la confidentialitĂ© et des donnĂ©es personnelles. C'est notamment Ă lui que l'on doit l'arrĂȘt du Privacy Shield, l'accord de transfert de donnĂ©es entre l'Union europĂ©enne et les Ătats-Unis cet Ă©tĂ©.
Schrems et son équipe ont déposé des poursuites auprÚs des autorités de régulation allemandes et espagnoles. Ils accusent Apple d'avoir installé illégalement un systÚme d'identification pour les annonceurs, sans que l'utilisateur ait son mot à dire (il l'aura bientÎt). « Avec nos plaintes, nous voulons appliquer un principe simple : les traqueurs sont illégaux, sauf si un utilisateur y consent librement », explique Noyb à Bloomberg.
Les smartphones sont des appareils trĂšs personnels, souligne encore l'organisation, ils doivent donc ĂȘtre « sans traqueurs » par dĂ©faut. Les plaintes ne se basent pas sur le rĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es (RGPD) en vigueur en Europe, pour des raisons pratiques : « Nous essayons d'Ă©viter des procĂ©dures sans fin », prĂ©cise Noyb.
Une procédure RGPD oblige tous les régulateurs européens à coopérer afin que la décision finale s'applique partout dans l'Union ; néanmoins, une condamnation en Allemagne et/ou en Espagne pourrait s'étendre ailleurs : il serait difficile pour Apple de continuer à poursuivre la collecte de l'IDFA auprÚs de millions d'utilisateurs alors que la pratique a été déclarée illégale dans deux pays, estime Noyb.
à l'autre bout du spectre, le futur encadrement publicitaire d'iOS 14 a déclenché une plainte d'IAB France, un groupe de régies publicitaires et d'éditeurs : dans sa plainte auprÚs de l'Autorité de la concurrence française, il reproche au systÚme d'enfreindre les conditions d'une saine concurrence.
Mise Ă jour 18/11 â Dans une dĂ©claration relayĂ©e par Reuters, Apple assure qu'elle n'a pas accĂšs Ă l'IDFA et que l'entreprise n'utilise pas cet identifiant. L'entreprise rĂ©fute les allĂ©gations de Noyb, qualifiĂ©es de « factuellement inexactes ». La Pomme a l'intention de donner des prĂ©cisions aux rĂ©gulateurs de la protection de la vie privĂ©e, si les plaintes sont examinĂ©es. Par ailleurs, Apple assure que ses pratiques sont conformes au RGPD.