Les questions de confidentialité des données constitueront à n’en pas douter un des gros morceaux du keynote d’ouverture de la WWDC lundi prochain. Apple, qui mène la charge sur ce dossier depuis plusieurs années, fait figure de précurseur, suivi par le reste de l’industrie avec plus ou moins d’arrière-pensées (lire : La confidentialité, nouvelle promesse ténue de la Silicon Valley).
Pour autant, Apple n’est pas exempte de tous reproches, par exemple dans les applications dédiées aux mouflets. Joanna Stern du Wall Street Journal a testé 80 apps promues par Apple comme des coups de cœur. Toutes, sauf une, intègre des trackers qui envoient les données des utilisateurs à des agences marketing ou pour de l’analyse de trafic. En moyenne, la journaliste a relevé quatre trackers par app.
Que des apps collectent des données pour permettre aux éditeurs de mieux connaitre leur audience, à la limite cela peut se concevoir (toutes les applications de presse, dont iGeneration, intègrent ce type de trackers). Ce qui est plus dommageable, c’est que beaucoup d’apps envoient ces données à des tiers peu recommandables comme Facebook, et que l’utilisateur n’a aucun contrôle sur ces discrets outils de siphonnage intégrés dans des apps — alors qu’Apple met tout en œuvre pour bloquer le suivi sur le web en empilant les restrictions dans Safari.
Nous nous sommes d’ailleurs interrogés, pas plus tard que cette semaine, sur la position ambiguë d’Apple concernant les mesures de confidentialité entre les apps et Safari (lire : Apple est-elle hypocrite en matière de confidentialité ?). Peut-être que le constructeur apportera des réponses la semaine prochaine, mais en attendant Joanna Stern partage une rumeur selon laquelle la Pomme va limiter les trackers dans les applications destinées aux enfants.
Certaines de ces apps récupèrent des données qui sont ensuite exploitées chez Facebook et consorts, quand bien même le réseau social en interdit la collecte pour les enfants de moins de 13 ans. Apple n’a pas confirmé ce tour de vis pour les apps des marmots. Par contre, le constructeur a précisé que « pour des raisons de sécurité et de confidentialité », il ne pouvait pas connaître la nature des données que l’utilisateur accepte de partager avec des développeurs. « Nous ne pouvons pas savoir ce que les développeurs font sur leurs serveurs », ajoute le porte-parole.
Le représentant d’Apple ajoute que l’entreprise va poursuivre ses efforts de transparence afin d’améliorer les mesures de sécurité et de muscler la gestion des données confidentielles « pour les données qu’ils acceptent de partager ». C’est peut-être là que le bât blesse : dans iOS, les réglages pour gérer la collecte de données sont répartis dans des endroits assez confidentiels et il est parfois difficile d’en saisir l’intitulé.
- Confidentialité > Publicité > Suivi publicitaire limité pour ne plus recevoir de publicités ciblées (cela n’empêchera pas l’affichage publicitaire). Les annonceurs ont cependant d’autres moyens de « deviner » la personne derrière l’iPhone en utilisant des infos comme l’adresse IP, l’opérateur ou encore l’OS, puis en les croisant avec d’autres bases de données.
- Confidentialité > Service de localisation pour désactiver ou limiter le suivi de localisation des apps.
- Général > Actualisation en arrière-plan pour limiter ou empêcher les apps à mettre à jour leur contenu en tâche de fond.
Peut-être que tout cela mériterait un endroit dédié, un peu comme Temps d’écran par exemple.