L’article du New York Times paru samedi dernier qui recensait les suppressions d’applications de contrôle parental a fait phosphorer tout ce week-end à Cupertino. Non seulement Phil Schiller y est allé de sa réponse circonstanciée à un utilisateur, mais Apple y consacre désormais un communiqué sur son site.
On n’y apprend guère plus que ce que le vice-président au marketing expliquait ce dimanche : les apps de contrôle parental qui ont été supprimées de l’App Store s’appuyaient sur des outils de gestion de flotte MDM (Mobile Device Management), donnant ainsi aux éditeurs tiers un accès aux appareils et aux données des utilisateurs. De plus, l’installation d’un profil MDM dans un appareil est susceptible de le rendre vulnérable à des attaques.
Les outils MDM ont un intérêt dans une entreprise ou un établissement scolaire. Mais pour une utilisation dans un cadre privé, ils ne sont pas adaptés. C’est pourquoi Apple a décidé de supprimer ces applications tierces. Le communiqué donne une information intéressante, celle du timing : l’App Store a commencé à enquêter sur l’utilisation des MDM par des développeurs tiers (hors entreprises) au début de l’année 2017 ; le guide des bonnes pratiques a été mis à jour au milieu de la même année.
iOS 12 et sa fonction Temps d’écran remontent à septembre 2018 (mais le développement du service est plus ancien, bien sûr). Quand Apple a découvert que des éditeurs utilisaient des MDM pour leurs apps de contrôle parental, l’entreprise leur a donné 30 jours pour se conformer aux règles via une mise à jour de leurs logiciels. Plusieurs l’ont fait, réduisant par là même l’intérêt de leurs services.
« Les parents ne devraient pas avoir à échanger la crainte [qu’ils peuvent éprouver] de l’usage que font leurs enfants de leurs appareils, avec la sécurité et le respect de la vie privée », insiste Apple, « et l’App Store ne devrait pas être une plateforme qui force ce choix ». La fonction Temps d’écran a le mérite d’exister, mais elle est encore bien limitée par rapport à ce qu’autorise une gestion via un MDM : peut-être qu’iOS 13 offrira plus de souplesse à ce niveau.
Apple a « toujours supporté » les applications tierces qui aident les parents à gérer les appareils de leurs enfants, explique encore l’entreprise. « Contrairement à ce que le New York Times a rapporté ce week-end, ce n’est pas une question de concurrence. C’est une question de sécurité ». La Pomme conclut en assurant de son engagement envers un écosystème d’applications concurrentiel et innovant.
Beaucoup d’apps proposent des fonctions et des services « similaires à ceux d’Apple » : messagerie, e-mail, cartographie, navigateurs, notes, gestion de contacts, musique, systèmes de paiement. C’est vrai, sauf que le constructeur omet de préciser qu’il est impossible de choisir une app tierce par défaut.