Si certaines personnes s'amusent d'être devenues la voix de Siri, comme Susan Bennett aux États-Unis, pour son homologue Galit Gura-Eini, en Israël c'est un motif de profond mécontentement. Au point d'avoir porté plainte contre Apple, raconte Calcalist.
Cette artiste vocale et animatrice radio a été surprise, en 2016, de s'entendre parler au travers de Siri. Dans l'absolu, aucun problème, elle a été l'une des voix pour Waze dans le pays. Cependant Waze agit dans un contexte très fermé, limité à l'aide à la conduite. Avec Siri, l'amplitude des choses que peut dire l'assistant est autrement plus large.
C'est sur ce potentiel à dire tout et n'importe quoi que porte la plainte. Pour Gura-Eini, des utilisateurs font tenir à Siri, et incidemment au travers de sa voix, des propos racistes, sexuels ou violents. Son avocat estime qu'Apple a transformé la voix de sa cliente en un « véhicule pour des propos inconvenants et humiliants ». Une voix dont la sonorité est connue et associée à sa personne.
Dans sa plainte, Galit Gura-Eini dit avoir enregistré sa voix en 2007 chez une filiale de l'entreprise Nuance. Elle avait signé sous réserve que cela soit exploité à des « fins légitimes ». Début 2016 elle a contacté Apple pour réclamer que cette utilisation cesse, en vain.
Apple répond que sa voix pour Siri « n'est rien d'autre qu'un ensemble de syllabes assemblées par un algorithme » (lire aussi Siri a maintenant un nom et un visage dans sa version US), qu'elle a une licence d'utilisation auprès de Nuance et que Galit Gura-Eini a été rémunérée à l'origine pour ce travail.
Outre le retrait de sa voix, la plaignante réclame un dédommagement équivalent à 58 000 €.