Plus de trois ans après sa présentation, Apple Pay est disponible dans une trentaine de pays sur quatre continents. Même si le paiement mobile est encore largement minoritaire, il n’est plus rare, et Apple dit représenter « près de 90 % » du marché. Bien implantée dans les magasins « en dur », la firme de Cupertino veut maintenant imposer Apple Pay dans les applications et sur le web.
C’est paradoxal : occupée à convaincre les banques et séduire les commerçants, Apple a presque oublié d’informer les développeurs et discuter avec les marchands en ligne. Disponible partout où le paiement sans contact est proposé, à condition bien sûr d’être client d’une banque partenaire, Apple Pay reste relativement rare dans les applications et sur le web.
Apple veut y remédier : après avoir écouté les doléances des commerçants, elle inaugure une nouvelle version du bouton « Pay », plus flexible et plus engageant. Par défaut, le bouton conserve son apparence sobre, texte blanc sur fond noir, mais Apple propose maintenant des variantes sur fond blanc.
En fonction de sa charte graphique, le commerçant pourra retirer la bordure, supprimer ou modifier les coins arrondis, et agrandir ou rapetisser le bouton. Outre le simple bouton « Pay », Apple propose toujours des boutons « Configurer l’ Pay », « Acheter avec Pay » et « Faire un don avec Pay »
Deux nouveaux boutons sont disponibles dans iOS 12 et une future version de WebKit : « Réserver avec Pay », conçu pour les hôtels et les VTC notamment, et « S’abonner avec Pay », dédié aux abonnements. Tous ces boutons sont automatiquement traduits dans les treize langues parlées dans les pays où Apple Pay est proposé.
Une nouvelle page de démonstration permet de tester les différentes variations du bouton, et surtout de simuler des paiements avec Apple Pay. Par ailleurs, Apple a mis à jour sa documentation… et réannoncé la prise en charge des cartes Visa Electron, Visa V Pay, et MasterCard Maestro, peut-être que l’information n’était pas bien passée du premier coup.
Surtout, la firme de Cupertino a lourdement insisté sur deux concepts : le defaulting et le streamlining. Le defaulting consiste à proposer Apple Pay par défaut, en première intention, dès le panier ou même dès la page d’un produit. Le streamlining consiste à utiliser les informations de facturation fournies par Apple Pay, et seulement les informations de facturation fournies par Apple Pay, pour accélérer le processus de vente et éviter les abandons prématurés.
Pour favoriser ces usages, Apple a amélioré la prise en charge des totaux nuls, c’est-à-dire de la situation où le montant à payer tombe à zéro après l’application de réductions. Jusqu’ici, Apple Pay ne pouvait pas être utilisé pour « payer » un montant nul. C’est désormais le cas, ce qui permettra aux commerçants de récupérer automatiquement les informations d’expédition enregistrées par le client.
Apple a profité de la session de la WWDC consacrée à Apple Pay pour présenter quelques nouveautés de Wallet, et rappeler le fonctionnement des contactless passes, qui seront notamment utilisés par le futur Student ID dans certaines universités américaines (lire : Non, Apple n’a pas ouvert la NFC de l’iPhone avec iOS 12). Les développeurs pourront notamment ajouter des lignes supplémentaires, chaque ligne contenant quatre champs, pour enrichir les passes les plus complexes.
Surtout, ils pourront utiliser des descripteurs sémantiques parmi un dictionnaire prenant en charge plus de 70 types de passes, notamment les cartes de transport et les tickets d’événements. Cette fonction est liée aux raccourcis Siri : un descripteur est explicitement prévu pour demander l’activation du mode « Ne pas déranger » pendant un temps spécifié en second, par exemple le temps d’un film pour le cas d’un ticket de cinéma.