Cellebrite, cette entreprise que l'on soupçonne fortement d'avoir déverrouillé l'iPhone 5c du tueur de San Bernardino, s'enorgueillit auprès de ses clients qu'elle est désormais en mesure d'accéder au contenu de n'importe quel appareil sous iOS 11. Y compris l'iPhone X : en novembre dernier, d'après Forbes, le Département de la Sécurité intérieure US a pu extraire des informations confidentielles stockées dans un iPhone X, sans doute grâce à Cellebrite.
Cette société basée en Israël a développé des techniques lui permettant de contourner les sécurités d'iOS 11, et elle en fait la promotion auprès d'agences de renseignements partout dans le monde. Le « service d'extraction et de déverrouillage avancés » vanté par Cellebrite lui permet de passer outre le mot de passe, le code ou le dessin de déverrouillage (comme sur Android) d'à peu près tous les appareils mobiles (lire : Voilà à quoi ressemble une extraction de données d'un iPhone par Cellebrite).
Il est probable que les fins limiers de cette société exploitent des failles de sécurité inconnues d'Apple — c'est un marché particulièrement important où la moindre vulnérabilité s'achète des sommes folles.
Cellebrite s'est fait un nom suite à l'affaire ayant opposé le FBI à Apple début 2016. Les deux parties se sont vivement opposées, le constructeur ayant pris une position très ferme sur la confidentialité des données (et c'est plus que jamais d'actualité, y compris dans les Apple Store).
Le FBI est finalement parvenu à obtenir un accès aux données du tueur de San Bernardino, certainement grâce à Cellebrite (personne ne l'a confirmé) et pour un tarif flirtant avec le million de dollars.
Le dossier a laissé des traces, certains au Bureau n'ayant toujours pas digéré qu'Apple ait tenu tête (lire : FBI : Apple, ce « génie du mal » plein de « gens détestables »). Néanmoins, cette affaire a aussi permis de rapprocher les positions, Apple travaillant de près avec les forces de l'ordre pour les former, par exemple.