Apple Pay est donc finalement disponible en France, près de deux ans après un lancement en fanfare aux États-Unis. Pour fêter l’événement, Apple et ses partenaires avaient bien prévu un dispositif média de grande ampleur, mais ces célébrations ont été annulées suite à l’attentat à Nice ; et puis il faut bien dire qu’avec les retards d’Orange Cash et de Boon, ainsi que la frilosité des partenaires bancaires, les Français qui pourront réellement profiter d’Apple Pay aujourd’hui ne seront que 2 millions grand maximum, rappellent Les Echos.
Le contraste est saisissant par rapport au lancement du service outre Manche, où toutes les banques ou presque sont immédiatement montées dans le train d’Apple Pay. Le quotidien rapporte aussi un chiffre très intéressant, celui de la commission fixe prélevée par Apple : 5 centimes d’euro par transaction avec une carte de débit. Une banque perçoit en moyenne une rémunération de 10 centimes pour un achat de 50 euros ; sur de petites sommes, ce fixe d’Apple engloutit toute la commission bancaire.
Cette information nous a été confirmée dans les grandes largeurs par un contact travaillant auprès des commerçants. C’est effectivement la banque qui prend à sa charge la commission versée à Apple, pas le commerçant. Apple est ici considérée comme un « apporteur d’affaires » pour l’établissement bancaire, charge ensuite à ce dernier de faire valoir ses services auprès des clients.
Le groupe BPCE, dont deux banques sont partenaires d’Apple Pay (Caisse d’Épargne et Banque Populaire), ne va pas manquer de promouvoir cette solution de paiement sans contact afin de recruter des clients. En Australie, ANZ avait enregistré une hausse des ouvertures de comptes suite au lancement d’Apple Pay (lire : Apple Pay : vous êtes prêt à changer de banque si…).
Mise à jour – D’après un tweet de la banque en ligne Soon, Apple aurait donné une exclusivité de son service de paiement sans contact à deux « groupes bancaires ». Parle-t-on ici de Visa et MasterCard ? Ou BPCE et Carrefour Banque ? Mystère. La banque n’en dit pas plus, et ne précise pas la fin de cette "exclusivité".
Néanmoins, cela paraît un peu douteux : pourquoi Apple voudrait-elle limiter le lancement d’Apple Pay à une poignée d’utilisateurs alors que l’attente est énorme ? De plus, Apple Pay n’a jamais fait l’objet d’une exclusivité dans les autres pays où le service a été lancé.