Siri a immensément progressé depuis sa présentation en 2011, mais d’une manière sans doute moins flagrante que ses concurrents. Alors que les principaux assistants virtuels s’appuient sur des « intelligences artificielles » de nouvelle génération et s’enrichissent régulièrement de nouvelles fonctions, Apple ne pouvait pas rester en retrait.
En plus d’arriver sur Mac, Siri s’ouvre enfin aux développeurs. Puisque l’on parle d’Apple, cette ouverture est très limitée : « cette année », elle ne concerne que les applications de messagerie, de VoIP, de paiement, de réservation de transports, de recherche d’images, et de suivi de l’activité sportive. Mais puisque l’on parle d’Apple, ces limites ne sont pas vaines.
En plus de recouvrir quelques-unes des applications les plus populaires de l’App Store, ces six catégories correspondent à six grands types de conversations précisément codifiées par Apple. « Siri gère la conversation, l’application gère les fonctions », expliquent les ingénieurs de la firme de Cupertino. De cette manière, les développeurs ne doivent pas s’inquiéter de gérer la structure et l’enchaînement des requêtes dans les 36 langues « parlées » par Siri.
Ils doivent seulement fournir le vocabulaire, afin que Siri puisse « traduire » les requêtes en langage machine, la logique, sur laquelle Siri s’appuiera, et l’interface, que Siri exploitera, de leur application. Autrement dit et en résumant grossièrement, l’utilisateur parle à Siri, et Siri « manipule » les applications en suivant le mode d’emploi fourni par les développeurs.
Cette approche a le mérite de la cohérence : un développeur ne peut pas changer le comportement de Siri, qui continuera à privilégier l’affichage d’informations sur iPhone et la synthèse vocale au poignet ou dans la voiture. Mais elle présente bien sûr l’inconvénient de la lenteur : il faudra attendre plusieurs mois, si ce n’est l’an prochain, avant que Siri ne puisse exploiter d’autres catégories d’applications.