Le « vrai » lancement d’Apple Pay au Canada a eu lieu cette semaine, quand plusieurs des plus grandes banques et institutions financières du pays ont finalement annoncé la prise en charge du service de paiement sans contact d’Apple. Ce support est encore partiel : si le service s’est ouvert aux cartes de débit et de crédit (Visa, MasterCard et American Express) des deux banques participantes CIBC et RBC, ATB ne propose que les cartes de débit, et Canadian Tire les cartes de crédit.
D’autres banques suivront dans quelques semaines. À ce propos, ils sont nombreux au Québec à attendre des nouvelles de Desjardins, qui se contente de suivre « de près la situation »… Apple Pay était déjà disponible au pays depuis la fin de l’année dernière, mais uniquement pour les détenteurs de cartes American Express. Comment expliquer ce retard à l’allumage ? Le Globe and Mail lève (via) le voile sur les coulisses d’une négociation âpre entre Apple et les banques.
Les discussions ont débuté il y a des mois. Une des sources explique que les banques n’étaient pas forcément en position de force pour négocier avec Apple. Celles-ci ont fini par accepter de reverser à la Pomme une commission de 15 cents pour 100 $ d’achat avec une carte de crédit, et de 4 cents sur chaque transaction avec une carte de débit. Ce deal, proche de celui conclu en Grande-Bretagne et en Australie, est plus avantageux pour les banques canadiennes que pour leurs homologues américaines, rapporte le Financial Post.
L’autre problème qui a retardé le lancement à grande échelle d’Apple Pay au Canada a été Interac ; ce système de paiement par carte de débit est largement utilisé au pays et il paraissait difficile de proposer Apple Pay au Canada sans cette prise en charge. Apple a dû ajouter ce réseau à la plateforme Apple Pay, a expliqué Jennifer Bailey, vice-présidente d’Apple Pay. « Tous les partenaires, les banques, Apple et les réseaux, ont dû bâtir cette nouvelle intégration et réaliser des tests poussés ».
Interac a aussi mis au point un nouveau système sécurisé par jetons chiffrés, et on sait qu’Apple ne mégote pas sur la sécurité. Tout cela a demandé un an et demi de travail. Chaque pays ayant ses spécificités, cela explique aussi, en partie, la lenteur du déploiement du service à l’international (lire : Apple Pay : pour la Chine, Apple a été plus souple sur la commission). Rappelons qu’en France, Apple Pay pourrait se lancer à la rentrée… même s’il est déjà possible de payer sans contact !
Jennifer Bailey se réjouit évidemment du succès d’Apple Pay : « Les consommateurs dépensent des milliards de dollars avec Apple Pay. Nous comptons un million d’utilisateurs supplémentaires chaque semaine » (lire : Apple Pay : flop ou encore ?).